Que reste-t-il du cinétestostérone des années 80 – à propos de Top Gun
L’un des films les plus attendus de l’après-Covid est Top Gun : Maverick de Joseph Kosinski, mais surtout de Tom Cruise (acteur principal et producteur) et Jerry Bruckheimer (producteur), véritables têtes pensantes du projet. Ce candidat sérieux au box-office post-Covid constituera la suite longtemps différée de Top Gun (35 ans après !), blockbuster de 1986 réalisé par Tony Scott, mais déjà avec Tom Cruise et produit par Jerry Bruckheimer et son acolyte Don Simpson (décédé entretemps).
Le non-hasard du commerce faisant toujours bien les choses, l’opus originel ressort le 2 décembre en DVD chez Paramount, enrubanné d’un arsenal technologique et marketing en adéquation avec le virilisme militaire du film. Visez plutôt : édition collector, Blu-Rray, 4K, ultra HD, steelbook (boitier en métal), autant de missiles commerciaux dégainés par la major comme la promesse de pouvoir vivre les exploits aériens de Tom Cruise/Maverick chez soi, aussi bien voire mieux qu’en salle.
Cette double actualité donne l’occasion de revenir sur ce film emblématique d’un certain cinéma des années 80-90, riche en testostérone, très prisé par le grand public et parfois aussi par la critique la plus pointue.
Les « valeurs » animant Top Gun nouent évidemment un rapport étroit avec le masculinisme, le virilisme, le machisme.
Quand Tom Cruise apparaît dans Top Gun, on le connaît déjà pour quelques films (Outsiders de Francis Ford Coppola, Risky Business de Paul Brickman, Legend de Ridley Scott…), jeune premier des années 80 parmi d’autres. Top Gun le transforme d’un seul coup d’un seul en superstar, un statut en or massif qu’il a su préserver jusqu’à ce jour avec une certaine intelligence de carrière puisqu’il a toujours su alterner blockbusters et films d’auteurs, parfois même les deux en même temps.
S’il a collectionné les cartons au box-office et œuvré à la longévité d’une franchise telle que Mission : impossible, Cruise a aussi joué sous la direction de Martin Scorsese, Brian De Palma