Cinéma

Éditions DVD, un bouquet d’alternatives et de découvertes

Journaliste

À l’écart des courants dominants de la consommation, l’édition DVD multiplie les propositions singulières de rencontres ou de retrouvailles avec des œuvres filmées, mettant en valeur des auteurs et autrices, des films rares, oubliés ou seulement trop vite devenus hors d’atteinte, développant des stratégies de soutien à la diversité, à l’innovation, à la pédagogie, démarches porteuses de multiples plaisirs.

La cause est entendue, le DVD et son cousin le Blu-ray sont aujourd’hui une forme minoritaire de rencontre entre des films et des spectateurs.

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Le temps est loin où, au début de ce siècle, les supports matériels faisaient figure de secteur le plus dynamique dans la diffusion des œuvres de cinéma. Et cette marginalisation a été aggravée par le choix des fabricants d’ordinateur de supprimer les lecteurs DVD intégrés à leurs produits, ou aisément connectables.

De manière constante depuis 2010, les différentes formes de diffusion en ligne n’ont cessé de progresser pour occuper une place sans cesse croissante dans la manière dont les films sont regardés. Quantitativement, l’affaire est pliée, et probablement sans retour. Mais les films sur support vidéo n’ont pas disparu, et ils sont encore achetés : plus de 33 millions de DVD et Blu-ray ont ainsi été vendus l’an dernier[1].

Surtout, la contrepartie qualitative à cette diminution quantitative se déploie dans la multiplicité des propositions éditoriales singulières, réunissant des intégrales ou d’auteurs majeurs, mettant en valeur des œuvres devenues inaccessibles ou restées injustement méconnues, permettant la découverte de cinéastes importants que les canaux traditionnels de distribution avaient négligés, réunissant des titres autour d’une thématique ou d’un axe de réflexion.

Les suppléments et souvent des livrets pouvant offrir un ensemble de connaissances et de perspectives important participent également de la construction de cette offre à laquelle des dizaines d’éditeurs contribuent de manière régulière et significative[2]. Au moment d’envisager les cadeaux pour la fin de l’année, coffrets ou objets singuliers recèlent des propositions très diverses, riches de découvertes ou de retrouvailles particulièrement réjouissantes. On citera ainsi pour mémoire, parmi les sorties récentes, les coffrets Lars von Trier ou Agnès Varda en écho à l’exposition qui lui est consacrée à la Cinémathèque française, ceux dédiés


[1] Données du Centre national du cinéma et de l’image animée.

[2] Le site de référencement DVD.fr répertorie 769 sociétés en activité, mais celles qui font montre d’une activité éditoriale suivie sont bien moins nombreuses.

Jean-Michel Frodon

Journaliste, Critique de cinéma et professeur associé à Sciences Po

Rayonnages

Cinéma Culture

Notes

[1] Données du Centre national du cinéma et de l’image animée.

[2] Le site de référencement DVD.fr répertorie 769 sociétés en activité, mais celles qui font montre d’une activité éditoriale suivie sont bien moins nombreuses.