Coulisses et repentirs – sur Walk Up de Hong Sang Soo
A qui demanderait quel serait le fait saillant de ces vingt-cinq dernières années de cinéma, on pourrait répondre qu’il s’agit de l’émergence quasi simultanée de deux sagas phénomènes et toujours ininterrompues : Marvel et Hong Sang Soo.

Seul point commun de ces deux extrêmes de la chaîne de production : la prolixité qui leur permet d’enchaîner plusieurs films par an et de donner rendez-vous à leur public de fans. Car sinon, il s’agit plutôt d’une franche opposition.
Chez Marvel, on retrouve des super-héros et héroïnes. Chez Hong Sang Soo plutôt des anti-héros et quelques héroïnes mémorables. Marvel assène l’éloge de la force et des effets quand Hong Sang Soo chante la fragilité et l’indécision. Marvel est le produit d’un système industriel qui marque de plus en plus de signes de fatigue. Les films d’Hong Sang Soo, l’œuvre d’un homme (de plus en plus) seul – puisque cumulant désormais les postes de réalisateur, scénariste, chef opérateur, musicien, monteur et producteur – mais en pleine possession de ses moyens.
De notre côté, ayant depuis longtemps laissé tomber l’affaire côté Marvel, nous ne nous aventurons pas plus loin dans le comparatif. Dans ce match improbable, nous avons choisi notre camp depuis longtemps. C’est alors qu’une réplique du Van Gogh de Pialat [dite par le personnage de Marguerite Gachet] vient à notre secours. Comme le peintre maudit – devenu champion des musées et salles des ventes – Hong Sang Soo « multiplie les moments de faiblesse [plutôt les risques de faiblesse dans son cas : tournage sans scénario, quotidienneté des récits, peur de lasser son public], mais au bout : « quelle force ! ».
Quelle est alors la force de Walk Up, dernière merveille du cinéaste coréen (avant les sorties programmées d’In Water –film annoncé comme totalement flou – en juin et A Traveler’s Needs avec Isabelle Huppert, présenté cette semaine à la Berlinale) ? Déjà celle d’inventer son propre genre : le film d’introspection immobilière ou alors l’étude de mœ