Politique culturelle

Didier Fusillier : « Les Micro-Folies offrent une nouvelle trame pour la politique culturelle »

Journaliste

Aujourd’hui président de La Villette, et futur commissaire de la prochaine Nuit Blanche, Didier Fusillier fait partie des quelques personnes qui, depuis trente ans, ont activement participé à la réinvention perpétuelle de la politique culturelle en prenant toujours soin d’articuler dimensions artistique et sociale. Sa dernière invention s’appelle les Micro-Folies, il en détaille ici la philosophie et les premiers effets concrets.

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C’est au Manège de Maubeuge que Didier Fusillier a fourbi ses armes de grand animateur culturel. Rien de péjoratif derrière ce mot, tout le contraire. Comment nommer sinon ceux – rares à l’époque, et encore aujourd’hui – dont l’art consiste à rendre vivants des lieux et des projets culturels ? Car si, à la différence de nombre de directeurs de théâtre, Didier Fusillier n’est plus depuis bien lontemps un artiste au sens classique, sa contribution à la culture en général relève tout autant de l’esthétique que du politique, les deux entremêlés. A Maubeuge donc, puis à la Maison des Arts de Créteil, auprès de Martine Aubry et Catherine Cullen à Lille, et depuis quatre ans à la présidence de La Villette à Paris, à chaque fois il a su inventer une politique culturelle nouvelle, qui vaut bien au-delà du lieu dont il a la responsabilité. La preuve : les Micro-Folies, ce projet qu’il a initié depuis ce Parc du nord de Paris et qui désormais s’étend à travers tout le territoire national et par delà les frontières jusqu’à Pékin ou Mexico. C’est de ces Micro-Folies dont il est question dans l’entretien qui suit, et aussi de la prochaine Nuit Blanche, dont il est le commissaire. SB

Comment est né le projet des Micro-Folies ?
L’idée est venue des Folies imaginées par l’architecte Bernard Tschumi lorsqu’il a conçu la Villette, ces petits bâtiments fonctionnent comme autant de repères sur le plan axonométrique du Parc. Ces Folies sont là pour nous aider à nous repérer dans un délire cinétique, notre propre déplacement nous fait ainsi découvrir des lieux, des paysages. Les vingt-six Folies sont là pour rythmer l’espace et forment un réseau, ou plus exactement une trame. L’inspiration pour le projet des Micro-Folies vient tout simplement de ce dispositif et consiste en quelque sorte à étendre la trame le plus loin possible, d’abord autour du Parc, puis de Paris, puis de la France, puis du monde entier… Il y a désormais des Micro-Folies à Pékin, à Lima, à Izmir, à Rangoon,


Sylvain Bourmeau

Journaliste, directeur d'AOC