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Dominique Gonzalez-Foerster : « Mes œuvres commencent souvent par une pile de livres »

Journaliste

S’il est une artiste contemporaine dont on associe spontanément le travail aux livres et aux bibliothèques, c’est Dominique Gonzalez-Foerster. Il était donc plus que logique qu’elle vienne rejoindre la liste de toutes celles et ceux qui se prêtent au jeu des livres à emporter sur une île déserte qu’AOC propose régulièrement à la Fondation Pernod Ricard. Où l’on découvre une enfant hippie des années 70, passionnée de science-fiction et persuadée par ses lectures d’alors que le monde du XXIe siècle serait résolument écologiste et féministe.

Artiste plasticienne qui ne limite pas son terrain de jeux aux arts plastiques, Dominique Gonzalez-Foerster s’affirme depuis une vingtaine d’année sur la scène artistique mondiale comme l’une des grandes figures d’une génération largement formée à l’école d’art de Grenoble dans les années 80, aux côtés de Philippe Parreno et Pierre Joseph notamment. Également réalisatrice, musicienne, scénographe (récemment pour Jean-Claude Gallotta), les livres apparaissent en fait comme son medium privilégié. Non que ses œuvres soient à proprement parler faites de livres mais plus fondamentalement sans doute qu’elles n’auraient jamais vu le jour sans des livres. On connaît ses relations de travail privilégiées avec certains auteurs, à commencer par Enrique Vila-Matas, mais aussi WG Sebald ou Don DeLillo (sacrée trilogie), elle livre ici ses lectures d’enfance marquantes, explicite son entrée très jeune en science-fiction, ou plutôt dans l’univers de la fiction spéculative et témoigne de son attention méticuleuse portée, dans les pas de Klemperer, au lexique. SB

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Commençons par la question rituelle, comment avez-vous procédé pour établir la liste des dix livres que vous emporteriez sur l’île déserte ?
Ça fait dix jours que j’y pense et j’ai bien failli venir les mains vides. Je me suis dit qu’une île déserte sans wifi, ça n’existait plus… Et qu’avec la wifi, je pourrais bien lire ce que je veux, ne pas me limiter au contenu de ma petite valise. Je me suis dit aussi que si je ne prends que dix livres, je vais devoir les relire en permanence, alors autant emporter dix livres que je ne connais pas. Mais dix livres que je ne connais pas, je ne pourrais pas vous en parler. Alors je me suis dit que, finalement, j’allais jouer le jeu.

Me voilà rassuré… Je sais que vous entretenez depuis longtemps un rapport très étroit à la littérature, qui nourrit votre travail. Comment ce rapport aux livres s’est-il construit. Y-a-t-il eu des premières lectures marquantes ?
Ma première sensatio


[1] NDLR : Marienbad électrique est un texte de Enrike Vila-Matas sur la relation qui le lie à Dominique Gonzalez-Foerster et sur les résonances entre leurs pratiques artistiques et méthodes de travail respectives.

Sylvain Bourmeau

Journaliste, directeur d'AOC

Notes

[1] NDLR : Marienbad électrique est un texte de Enrike Vila-Matas sur la relation qui le lie à Dominique Gonzalez-Foerster et sur les résonances entre leurs pratiques artistiques et méthodes de travail respectives.