Stalker : « L’urbanisme est obsolète »
Plus qu’un groupe pluridisciplinaire d’architectes et d’artistes, de vidéastes et d’anthropologues, Stalker n’est pas seulement un collectif, c’est une pratique, une « action vivante. » Formé au milieu des années 1990 à Rome, Stalker réalise depuis cette époque des projets et des recherches de terrain engagées sur les territoires, dans les interstices, les marges et les espaces délaissés des villes. Enfin invité en France, Stalker participe au Centre de Développement de la Déambulation Urbaine, un organisme fictif prétexte à l’organisation d’excursions pour découvrir l’environnement des Laboratoires d’Aubervilliers, lieu de recherche et de création en Seine Saint-Denis. Dès le 13 mai prochain et pendant une dizaine de jours, on pourra ainsi participer à son École d’Urbanisme Nomade, ouverte à toutes et tous. Alors qu’il s’apprête à co-animer une série d’ateliers nomades en préambule d’une procession entre Aubervilliers et Saint-Denis, nous avons échangé avec Lorenzo Romito, participant du projet romain mythique, sur plus de vingt-cinq ans d’actions engagées sur le terrain, de marches et d’explorations dans les interstices des villes avec celles et ceux qui les habitent. OR

Aux Laboratoires d’Aubervilliers, votre résidence prendra la forme d’ateliers nomades dans le cadre de ce que vous appelez une École d’Urbanisme Nomade. En quoi consiste cette école ?
Lorenzo Romito — L’École est un préalable au démarrage des projets. C’est une manière de relier la dimension publique de l’art à l’éducation collective. C’est une école ouverte, sans devoirs ni diplômes. On est aussi très heureux que des chercheurs y participent. L’École permet de faire se rencontrer des gens avec des compétences et des regards très différents. On pratique l’exploration collective, à pied, l’enquête fortuite en quelque sorte. L’École nous amène à rencontrer des gens et des sites, elle nous permet de construire des récits, d’interpréter et de comprendre de façon plus complexe les sujets auxq