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Charles Enderlin : « À moins d’une pression américaine Israël refusera un cessez-le-feu »

Journaliste

Depuis Jérusalem où il vit et travaille, le journaliste Charles Enderlin analyse la situation nouvelle créée par un changement de stratégie du Hamas, qui s’est traduit par les massacres sans précédents du 7 octobre. Israël y répond depuis lors, assumant que sa volonté de mettre hors d’état de nuire les éléments militaires du Hamas provoque la mort de très nombreux civils.

Charles Enderlin, considéré comme une grande figure du journalisme, a été le correspondant de France 2 en Israël de 1981 à 2015. Journaliste grand reporter, il a suivi de près les négociations des diverses tentatives de paix. Ses nombreux ouvrages, comme Paix ou guerre : les secrets des négociations israélo-arabes, 1917-1995 (Stock, 1997), ou Le Rêve brisé. Histoire de l’échec du processus de paix au Proche-Orient. 1995-2002 (Fayard, 2002), ses nombreux documentaires, comme Les Années de sang (2006, réalisé par Don Setton), le racontent par le détail. Il mène également depuis longtemps un travail d’enquête sur l’histoire d’Israël ; en témoigne par exemple Par le feu et par le sang : le combat clandestin pour l’indépendance d’Israël, 1936-1948 (Albin Michel, 2008).

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Contempteur infatigable de tous les extrêmismes, comme du messianisme juif, défenseur non moins infatigable de la paix et de la justice envers les Palestiniens, il a pu annoncer l’aggravation de la situation. Son dernier ouvrage a paru le 29 septembre et dénonce on ne peut plus clairement le gouvernement d’extrême droite de Netanyaou et Netanyaou lui-même (Israël. L’Agonie d’une démocratie, Le Seuil, « Libelle »). Franco-israélien, il habite à Jérusalem. CM

Vu la vitesse à laquelle change la situation, il nous faut commencer par cette introduction : nous sommes le mercredi 1ʳ novembre, 14h30. À l’heure où nous parlons, où en est-on sur le front de Gaza ?
À l’heure où l’on se parle, dix-neuf soldats israéliens, et le bilan s’alourdit de jour en jour, ont perdu la vie au cours des combats qui se déroulent dans le centre et le nord de Gaza. Notamment à proximité du grand camp de réfugiés Jabalia, où il y a eu également un bombardement israélien qui a fait, d’après ce que l’on sait, de nombreuses victimes civiles. Selon les Israéliens, également des dizaines de combattants gazaouis, des terroristes. Le ton, en Israël est : « Nous n’avons pas le choix. » Le pays ne peut pas accepter l’existence


Cécile Moscovitz

Journaliste, Secrétaire générale de la rédaction d'AOC