Gabriel Fontana : « Je pense les nouveaux sports comme une forme de pédagogie queer »
Depuis qu’il a fondé son studio de design social mêlant sport, pédagogie et exploration des corps, Gabriel Fontana réinvente littéralement les règles du jeu. Diplômé de l’École supérieure d’art et de design de Saint-Étienne puis de la Design Academy Eindhoven aux Pays-Bas en social design, le designer français défend une pratique transversale, aussi bien visuelle que politique.

Son terrain de recherche ? Le sport. Non comme performance, mais comme véritable laboratoire social. En inventant des jeux, des chorégraphies et des formes collectives, en inventant de nouveaux sports, il questionne la manière dont nos corps intègrent et reproduisent les normes de genre, d’identité ou de pouvoir, et propose d’en désapprendre les codes. Alors qu’il s’illustre à l’échelle internationale, au pavillon néerlandais de la dernière Biennale d’architecture de Venise ou au MoMA à New York, le travail du designer émerge tout juste en France. Il confirme que loin des stades et des podiums, l’enjeu est ailleurs : dans l’invention de pratiques corporelles, queer et sociales libératrices. Ainsi, en repensant le sport, Gabriel Fontana propose de réinventer nos corps, nos espaces, nos manières d’être ensemble et apparaît comme l’une des voix les plus audacieuses d’une génération pour qui le design n’est pas qu’esthétique ni une forme mais un vecteur de transformation de la société dans son ensemble. O.R.
En tant que designer, comment avez-vous commencé à vous intéresser au sport ?
Durant mes études de design, notamment à travers différentes lectures comme Design pour un monde réel de Victor Papanek, j’ai commencé à me questionner sur ce que signifiait être designer dans le monde d’aujourd’hui. Dans un monde saturé d’objets, je me suis rapidement rendu compte que je ne voulais pas produire des choses matérielles et physiques mais que j’étais plus intéressé par la manière dont le design peut façonner des systèmes, des relations, etc. Je suis donc parti aux Pays-Bas pour faire un maste
