Poème

Les américains

Poète

« Populations » est un travail en cours du poète Anne-James Chaton, qui redessine les contours de la géographie humaine par la relecture d’œuvres majeures de l’esprit. Avant « Les grecs » selon Aristote, « Les allemands » selon Martin Heidegger ou « Les espagnols » selon Don Quichotte, voici pour AOC « Les américains » selon Charles Reznikoff. C’est à partir du texte de Témoignage, du poète objectiviste américain, que ce poème produit une nouvelle matière et de nouvelles narrations. Qui, en passant, posent là la question du stéréotype.

En Amérique,
les camelots font des tours de passe-passe,
avec les mots,
sur de la musique d’orchestre.

 

 

En Amérique,
les danseurs volent les bijoux des danseuses en dansant,
et se battent à coups de bâton pour un mouchoir blanc.

 

En Amérique,
les chinois font la cuisine.

 

En Amérique,
les fermiers règlent leurs différends avec des fourches.

 

En Amérique,
les noirs se font couper les cheveux dans des salons de coiffure réservés aux noirs.

 

En Amérique,
les ouvriers sans emploi posent des travers,
sur les voies de chemin de fer,
pour trouver du travail.

 

En Amérique,
les prisonniers dorment à même le sol de leur cellule.

 

En Amérique,
les dentistes soignent le mal de dent avec du whisky.

 

En Amérique,
un homme noir peut porter le nom de Jasper White.

 

En Amérique,
les métayers cèdent la moitié de leur récolte au propriétaire en paiement de leur loyer.
Lorsqu’ils ne peuvent pas payer,
les propriétaires saisissent toute la récolte.

 

En Amérique,
les cochers chantent des chansons vulgaires.

 

Les américains possèdent de nombreux moyens de déplacement.
Ils se déplacent à dos d’âne, de cheval,
en boghei, en tramway, en train,
en charrette, en traineau, en diligence et en chariot.

 

En Amérique,
les inconnus parlent avec l’accent irlandais.

 

En Amérique,
les maris infidèles ont des enfants bâtards,
qu’ils placent ensuite chez de vieilles femmes noires.

 

En Amérique,
les maris couchent avec leur belle-sœur.

 

En Amérique,
les hommes qui n’arrivent pas à vivre grâce à leur travail
font de la contrebande de whisky ou d’arme.

 

En Amérique,
les jeunes filles deviennent des femmes au moment de leurs règles.

 

En Amérique,
les blanchisseurs chinois
jettent de la soude caustique
aux visages des enfants
qui passent la porte de leur boutique.

 

En Amérique,
les femmes se promènent ivres sur la voie publique.

 

Les américains boivent beaucoup.
Ils boivent de l’eau, du lait, de la bière,
du vin et du whisky.

 

En Amérique,
les noirs n’ont pas le droit de s’asseoir à l’orchestre,
même s’ils sont en possession de billets.
Ils doivent s’asseoir dans un endroit à part.

 

En Amérique,
les femmes trompées découpent au couteau,
ou aux ciseaux,
les vêtements de leurs maris,
avant de les chasser de la maison.

 

En Amérique,
les veuves de cinquante ans couchent avec les jeunes aide-cuisiniers.

 

En Amérique,
les marchands se battent pour une différence de prix de 15 cents.

 

En Amérique,
les noirs font la fête le samedi soir.

 

En Amérique,
les jeunes gens jettent de l’acide sur les chiens pour s’amuser.

 

En Amérique,
les pères blancs lèguent leurs biens à leurs fils et à leurs filles.
Mais si leur fille est métisse,
ils la déshéritent.

 

En Amérique,
les femmes riches adoptent des jeunes filles dans les orphelinats.
Celles-ci deviennent des servantes.
Elles couchent avec le maître de maison dès l’âge de quinze ans,
quelques fois plus tôt.
Si les jeunes filles sont récalcitrantes,
le maître de maison les saoulent au whisky,
avant de les prendre de force.
Les femmes riches ne les avaient pas adoptées dans cette intention,
mais la plupart du temps elles n’en savent rien.

 

En Amérique,
les voyageurs tombent sur les rails des trains,
et les vendeurs de journaux sur ceux des tramways.
Si le train ou le tramway passe sur un pont,
ils tombent des ponts,
et se noient dans la rivière qui passe en dessous.
Les poseurs de lignes électriques tombent eux aussi,
mais des poteaux électriques,
et les serre-freins des toits des wagons de marchandises,
et les déménageurs du sommet des chariots.
La plupart du temps ceux qui tombent meurent en tombant.

 

En Amérique,
les hommes âgés épousent les jeunes filles.

 

En Amérique,
les gens de couleur blanche refusent d’occuper une place à côté des gens de couleurs noires.

 

En Amérique,
les médecins font des ardoises chez le boucher.

 

Les américains vivent au milieu des animaux.
Ils vivent en compagnie des chiens, des écureuils, des araignées,
des poulains, des juments, des oiseaux,
des abeilles, des fourmis rouges,
des loups et des taureaux.
Sur certains animaux,
ils montent dessus,
sur les mules et les chevaux,
ou ils les accrochent à des chariots.
Quelques fois les américains mangent les animaux qui vivent autour d’eux.
Ils mangent les vaches, les veaux, les porcs et les verrats,
les poules, les moutons et les bœufs.
Ils se font des gants avec la peau des chevreaux,
et des manteaux avec celle des buffles.

 

En Amérique,
les accusés vont en prison sans avoir commis aucun crime,
et ils y finissent leur vie.

 

En Amérique,
les voyageurs traversent les voies,
et sont écrasés par les locomotives des trains.

 

En Amérique,
les fermiers mettent le feu aux étables des fermiers qui emploient des chinois.
Ces fermiers n’ont alors plus d’étable et plus de cuisinier.

 

En Amérique
les fermiers étranglent leurs ânes,
en chantant.

 

En Amérique,
les épouses trompent leurs maris avec des professeurs de musique,
et souvent les quittent,
pour partir vivre en Californie.
Elles ne partent pas tout de suite.
Pendant un temps,
elles entretiennent leurs amants
sur le dos de leurs conjoints,
en donnant vêtements et argent aux galants.
Lorsqu’elles n’ont pas de professeur de musique sous la main,
elles utilisent un comptable, un assureur, un locataire, un ami ou un voisin.
Les épouses n’hésitent pas à demander le divorce
si elles ne sont pas comblées sexuellement.
Les maris chassent aussi les épouses infidèles de la maison,
ils en profitent pour déloger leurs bâtards.
Et si ni l’un ni l’autre ne quitte la maison,
ils vivent dedans sans jamais plus leur adresser la parole.

 

En Amérique,
les contrôleurs des trains frappent les voyageurs avec des gourdins,
ils les font descendre des trains en marche
lorsqu’ils n’ont pas de billet,
et les contrevenants se cassent la jambe.
Si les contrevenants sont de couleur noire,
les contrôleurs leur interdisent de monter dans le wagon.
Et s’il s’agit d’une femme noire,
ils la font dégringoler du train à coup de pied,
elle et son enfant.

 

En Amérique,
les chrétiens prêtent serment devant les jurys avant de témoigner.
Mais il y a des témoins qui font de faux témoignages pour un peu d’argent,
même s’ils sont chrétiens.
Les incroyants prêtent serment eux aussi
sans dire qu’ils ne croient pas en Dieu.
Ils touchent aussi de l’argent.

 

En Amérique,
les voisins de palier se disent des injures,
ils se maudissent au nom du tout puissant,
et se battent à coups de chopes de bières.

 

En Amérique,
les hommes noirs mangent au restaurant dans des salles spécialement conçues pour eux.

 

En Amérique,
les femmes exploitent des bordels.

 

En Amérique,
les chinois jettent des mauvais sorts sur les maisons.

 

En Amérique,
les époux se disputent pour des histoires de truies,
ou de factures impayées.
Ils utilisent des paroles particulières pour se disputer.
Ils disent :
« mauvaise femme ! »
« fils de pute ! »
« foutu fils de pute ! »
ou « espèce de fils de pute !»
« menteur ! »
« fripouille ! »
« sacré imbécile ! »
« j’en ai rien à foutre de toi ! »
« tu es une sale menteuse ! »
« gros lard ! »
« vas mourir ! »
Puis ils se donnent des coups de pied,
et des coups de seau.
Ils se crachent au visage.
Ils se menacent de se couper la gorge au couteau.
Et quelques fois ils mettent leurs menaces à exécution.

 

En Amérique,
les noirs jouent du banjo dans les écuries.

 

En Amérique,
les jeunes femmes signifient leur réticence
aux avances d’un jeune homme
en le griffant au visage
ou en le frappant avec du bois d’allumage.

 

En Amérique,
les parents qui ne veulent pas de leur enfant
les abandonnent
sur marches des institutions pour enfant indigent,
au bord des rails des chemin de fer,
ou des berges des rivières,
où la plupart du temps,
ils meurent écrasés ou noyés.

 

En Amérique,
les maîtresses de maison
lancent leurs gros chiens sur les enfants
qui passent devant leur maison.

 

En Amérique,
les hommes épousent leur gouvernante à la mort de leur femme.

 

En Amérique,
les petites filles,
elles ont huit ans, onze ans, quatorze ans,
ramassent les épis de maïs et les pommes de terre dans les champs.
Elles repassent les cols des chemises dans les blanchisseries.
Elles font la cuisine.
Elles ne cuisinent pas les mêmes plats que les chinois.
Elles travaillent de cinq heures du matin jusqu’à onze heures du soir.
Les petits garçons travaillent aussi,
mais dans les mines de charbon.
Ils ont le même âge que les petites filles.
Ils travaillent douze heures par jour.
Ils travaillent sur des machines à roues dentées,
sur des broyeurs à pain à dents de cylindre en fonte,
Ils sont broyés par les concasseurs,
ou écrasés par les wagons.
Ils ne meurent pas toujours,
ils perdent des mains, des bras et des yeux.

 

En Amérique,
les mineurs sont enterrés vivants sous des tonnes de roche et de charbon.
Les pelleteurs aussi reçoivent du charbon sur la tête,
deux cents kilos environ.

 

En Amérique,
les joueurs trichent aux dés pour 30 dollars,
et quelques fois pour beaucoup moins d’argent : 10 cent.
Au jeu de quilles, ils trichent pour 50 dollars.
Certains joueurs jouent beaucoup plus,
cent soixante dollars en or et en argent.
Les joueurs sont parfois des amis,
cela ne change rien,
et ils sortent un pistolet à la fin,
et se tirent dessus pour 50 dollars,
ou pour beaucoup moins.
Après quoi ils n’ont plus d’amis.

 

En Amérique,
les pères battent leurs enfants,
à six ans, à huit ans, à onze ans,
avec des bouts de tuyau en caoutchouc,
des cravaches,
à raison de vingt coups.
Les pères ont recours à d’autres punitions,
ils font assoir leurs enfants sur des tas de cendres chaudes,
les piétinent violemment à terre,
les enferment dans des sacs à grains.
Il arrive aussi qu’ils les noient.

 

En Amérique,
les maris qui veulent se débarrasser de leurs femmes,
leur donnent à boire de la strychnine,
à la place de la quinine.
Certains mélangent la substance avec du fromage,
et le donnent à manger à leur dulcinée.
S’ils n’ont pas de poison à leur disposition,
ils se servent d’eau croupie.
Et s’ils n’ont pas de poison à leur disposition,
ils les battent leurs femmes
et les traînent à terre sur le sol de la cuisine,
ils les rouent de coups de pied,
de coups de poing,
ils leur font des yeux au beurre noir et des bleus au visage.
Il arrive aussi qu’ils les étranglent,
toujours en chantant,
dans ce cas ils serrent la gorge de la femme d’une main
sans relâcher la pression pendant trois ou quatre minutes.
Sinon, ils utilisent une hache ou une hachette,
l’important est que l’ustensile soit tranchant.
Enfin,
si la femme est toujours en vie,
ils vont chercher leur pistolet.
Les épouses font de même,
mais elles préfèrent le poison,
la « mort-aux-rats »,
qu’elles glissent dans une part de tarte au citron.
Il y a des femmes qui utilisent une hachette tranchante.
Elles donnent un ou deux coups sur le côté du crâne de l’époux,
mais c’est beaucoup plus rare.

 

En Amérique,
les hommes se donnent des coups de poignard,
dans le dos et dans les côtes,
pour une mauvaise parole.

 

Les américains s’envoient des mots à la figure avant de s’entretuer.
Ils se disent
« je vais te tuer ! »
« je vais te fouetter ! »
« je vais te donner un bon coup sur la tête ! »
« j’ai bien envie de te couper la gorge ! »
« haut les mains ou je te fais sauter la tête ! »
« je te tiens en joue ! »
« par Jésus-Christ je vais te défoncer le crâne ! »
« je vais te farcir de plomb ! »
« si tu ne te tais pas, je te fais sauter la cervelle ! »
« maintenant tu vas mourir ! »
Il est rare qu’ils s’entretuent sans se dire un mot,
mais cela arrive parfois,
quand ils s’entretuent par surprise ou par derrière.

 

En Amérique
les sheriffs portent des pistolets,
qu’ils dégainent dans les saloons.
Ils fouettent les suspects dans les prisons,
et si ceux-ci n’avouent pas leur crime,
ils leur tirent dessus.

 

En Amérique,
les conducteurs de diligence sont piétinés par les chevaux,
pendant que les passagers sautent de la diligence en marche.

 

En Amérique,
les hommes meurent dans les flammes des silos à grains qui brûlent.

 

En Amérique,
les fermiers s’entretuent pour une affaire de prêt de charrue,
une vache qui broute du maïs dans un champ.

 

En Amérique,
les hommes pêchent dans les rivières.
Mais ils ne font pas qu’y pêcher.
Ils y noient leurs neveux,
et les baigneurs y noient d’autres baigneurs.
C’est pourquoi les rivières américaines sont pleines de poissons
et de cadavres.

 

Les américains vivent au milieu de la nature.
Lorsqu’ils sortent de chez eux,
ils voient des champs de coton, de tabac, de maïs
des mousses et des herbes,
de la brousse, d’épais taillis,
des fourrés de noisetiers et de bruyères,
des arbres et des arbustes
des bois, des buissons de cèdres,
des forêts de pins et des taillis de chênes,
des clairières,
des montagnes,
des ravines, des rochers, des cascades,
des marais, des ruisseaux,
des fleuves et des lacs.

 

En Amérique,
les cambrioleurs ouvrent les coffre-forts avec des « mèches de coffre »,
de la poudre et une pierre à aiguiser.
Ils se déguisent avant d’entrer dans les magasins,
ils portent des sacs de toile sur la tête.

 

En Amérique,
les amants poignardent leurs maîtresses après que celles-ci aient rédigé leur testament.
Ils tuent les maris à coup de pistolet,
ou alors ils les noient,
mais pas forcément dans une rivière.

 

En Amérique,
les gens de couleur blanche sortent la nuit pour incendier les maisons des gens de couleur noire.
Avant de sortir,
ils enfilent des masques
afin que l’on ne voie pas leur visage.
Ils menacent les noirs de les pendre,
et le lendemain
on retrouve des hommes noirs pendus aux lampadaires.
S’ils ne trouvent pas de lampadaire,
les blancs les pendent aux branches des arbres.
Pour se défendre de ces hommes blancs masqués,
les noirs se munissent de couteaux de boucher,
mais cela n’est pas toujours suffisant
car les hommes masqués portent des pistolets à la ceinture.

 

En Amérique,
les accordéonistes reçoivent des plombs de chevrotine,
dans la tête,
s’ils font du grain à une femme mariée.

 

En Amérique,
les morts tombent le plus souvent la tête la première
dans la poussière.

 

En Amérique,
les femmes battues tuent leurs maris en pleine rue,
avec un revolver.

 

Les américains entendent beaucoup de bruits.
Ils entendent le piétinement des chevaux,
le trot des mules et le tintement des harnais,
le rugissement des chutes d’eau,
le ronronnement des machines à filer le coton,
les claquements des machineries,
le sifflet des locomotives,
les pendules des horloges,
les cloches des églises,
le roulement des tambours,
les notes des violons, des orgues, des banjos, des harmonicas,
le clic des pistolets,
les détonations des fusils,
les tirs des canons,
les chants, les rires et les cris des américains.

 

En Amérique,
les barman violent les jeunes femmes sur le comptoir des saloons.
Ils le font après la fermeture de l’établissement.

 

En Amérique,
les assassins se débarrassent des corps dans les marais.
Mais avant de les plonger dans l’eau croupie,
ils leur coupent la tête,
séparent les bras et les jambes du tronc,
et placent le tout dans un sac,
ou l’enveloppent dans une bâche.
Lorsqu’ils ne découpent pas leur victime,
ils les enterrent face contre terre.

 

En Amérique,
les voleurs reçoivent des balles dans la tête,
on leur arrache les yeux,
ils sont frappés avec énergie.

 

En Amérique,
les domestiques s’assoient à la table du maître de maison,
ils mangent son repas et boivent son vin,
et lui tirent dessus à la fin du dîner.
Ils visent le ventre et la tête.

 

En Amérique,
les hommes blancs donnent des coups de poignard aux hommes noirs,
au téton, à l’aine,
pour des histoires de chapeau.
Ils leurs lancent des pierres au visage,
et bondissent sur eux.
Les hommes blancs font de même aux autres hommes blancs.

 

En Amérique,
les pères n’enterrent pas toujours les corps de leurs enfants morts,
il arrive qu’ils les laissent dévorer
par les grosses fourmis rouges.

 

En Amérique,
les cantonniers se jettent des pierres
et se donnent des coups de baguette en riant.
Si l’un d’entre eux rit moins que les autres
il va chercher son fusil à chevrotine,
après quoi plus personne ne rit.

 

En Amérique,
les cousins vengent la mort de leur cousin
à coup de carabine.

 

Les américains utilisent différents outils pour s’entretuer.
Ils peuvent utiliser un couteau, de préférence de boucher,
un canif, un poignard, un rasoir,
une hache ou une hachette,
une fourche, une bêche,
une barre de fer,
un six-coups, un pistolet, un revolver,
un fusil,
une carabine,
et quand ils n’ont pas d’outil à disposition,
ils prennent ce qui leur tombe sous la main,
une pierre, une bouteille, un barreau de clôture ou un manche de marteau.

 

En Amérique,
les frères pourchassent les prétendants de leurs sœurs et les tuent.
Ils se font aider dans cette tâche par leurs cousins,
de sorte que cela reste en famille.

 

En Amérique,
les serveurs de couleur noire qui travaillent dans les restaurants
reçoivent deux balles dans le corps
lorsqu’ils n’apportent pas les plats à temps.

 

 


Anne-James Chaton

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