Avant / après la fin du monde
Quatre mots de la fin – quatre : pas un de plus.
/1/ Slash. C’est une barre oblique, le segment d’une diagonale qui court d’un point situé en bas à gauche à un autre point, plus haut sur la droite – une barre ascendante, donc, si l’on s’en tient au sens de lecture. Le français l’appelle comme cela, barre oblique, quand l’anglais dispose d’un mot plus bref, sifflé-craché comme un geste, la main qui remonte et le couteau qui brille, slash, mot que le globbish typographique a donc adopté sans oublier tout à fait qu’employé comme verbe, ce même mot sifflant-sonore nomme l’acte dpe fendre, trancher, sabrer – d’un slasher movie, de ses éclaboussures rouges, personne ne sort vivant, ni de la fin du monde d’ailleurs. Le slash n’est pas un nouveau venu parmi les signes ; mais son usage contemporain est cependant récent et la façon dont il s’est invité dans l’ordinaire de nos échanges et de nos textes, jusque dans ce titre curieux sous lequel je m’invite, « avant / après la fin du monde », mérite d’être interrogée. Hegel soutenait que les idées qui gouvernent le monde s’avancent à pas de colombes ; affligé d’une graphie pénible, je serais tenté de penser qu’elles se présentent en pattes de mouche, et qu’à cette aune une époque a la typographie qu’elle mérite.
Me frappe, le fait que la fortune récente du slash se soutient de deux utilisations principales. La première, c’est celle que l’on trouve dans la barre d’adresse de nos navig...
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