Une pièce sombre
Un lieu quasiment vide, éclairé faiblement par une veilleuse de sécurité, tout au fond un bureau d’administration. Un homme entre doucement, referme la porte, c’est le silence, il s’approche du bureau qu’il caresse, puis il manipule les papiers qui se trouvent dessus, s’assoit, s’installe, se relève, s’assoit de nouveau, regarde dessous, se redresse, se penche, se relève, tend l’oreille, se dirige vers la porte, l’ouvre, du brouhaha, la referme, l’ouvre de nouveau, comme des ombres portées sur le mur, la referme, va s’assoir et ainsi de suite, puis finit par sortir, c’est le silence et la pénombre.
Un temps.
Une femme entre, regarde partout, elle marche avec précaution, regarde partout. Une silhouette masculine à peine remarquable est assise au bureau. La lumière monte, et elle se distingue peu à peu.
Au fur et à mesure que la lumière monte, les ombres au fond apparaissent et disparaissent, et parfois un brouhaha diffus, qui surgit et se tait. La lumière monte et descend comme s’il y avait un variateur. Rien n’interdit de penser que c’est l’homme assis au bureau qui le contrôle.
I
La femme cherche où se mettre. Regarde partout, hésite, veut repartir, puis revient, remarque l’homme.
La femme : Je me mets où ?
La silhouette lui indique le devant de la scène. Elle s’y rend, le regarde.
L’homme : De l’autre côté.
La femme fait un pas de côté.
La femme : Comme ça ?
L’homme : Non.
Elle se retourne.
La femme : Comme ça ?
L’homme : Oui.
Elle attend et regarde le public qui lui fait face.
La femme : Je ne vous vois pas. Je suis prête.
L’homme : Je vous écoute.
La femme : Je suis prête.
L’homme : Très bien à vous.
La femme : Oui.
L’homme : Alors.
La femme : C’est moi qui ?
L’homme : Oui.
La femme : Qu’est-ce que je dois ?
L’homme : Ce que vous avez à
La femme : Je ne sais plus.
L’homme : Ah ?
La femme : Oui.
L’homme : Qu’est-ce que vous faites alors ?
La femme : Je suis venue.
L’homme : Continuez. Ne vous retournez pas.
La femme : Je suis là.
L’homme : C’est bien de le