La mort
J’étais souvent ivre à cette époque-là… Et comment ! À ne trouver la terre qu’en tombant. Je ramassais les filles dans la rue et je les emmenais à la maison… Je ne voulais pas que ma mère s’inquiète… où je rôde, avec qui… Mais cette fois-ci, c’en était trop pour elle. Trop ! Je ne comprenais pas. Peut-être jamais… Elle était ivre aussi, cette orpheline, mais oui, comme d’autres filles que je cueillais, la seule écharde – elle était orpheline. Très orpheline ! Jamais connu ni père ni mère… Juste sortie de l’orphelinat en plus ! Mais majeure, ça – oui, oui ! Et puis qu’importe… Mais ça m’a toujours fasciné, ça ! Ni père ni mère ! Quand même, ça court pas les rues, ça…
Mais ma mère, mais ma mère ! Je l’ai jamais vue comme ça ! Pas fascinée du tout ! oh que non ! Rien ne fascinait ma mère. Rien… Sinon l’avenir de son fils ! Et mon avenir n’était pas fascinant du tout… Sinon que pour un mort-né, et encore !
Et là – une orpheline ? ! Toute mère sent ce genre de choses… Les mères des fils de l’homme abhorreront pour toujours l’orpheline dont le fils est amoureux pour une nuit. Ça – oui, et ça, c’est un mystère…
Dès que ma mère a su qu’elle était orpheline – ça a été la guerre des Six Jours en une heure ! Ma mère ! Hérissée comme une chatte devant un serpent ! Et les yeux ! Marie Joseph, je l’ai jamais vue pareille, ma mère ! Elle aurait pu foutre le feu à la baraque juste avec ses yeux, ma mère ! Et l’autre l’autre, la fille, ramassée sur elle-même, un cob...
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