Faire art comme on fait société
Si tous les membres de notre société ne font pas dorénavant de l’art une affaire personnelle, l’art verra se dissoudre inéluctablement toutes ses capacités de transformations et de résistance. Et si, notre société ne fait pas appel à l’art pour créer des formes de relations satisfaisantes entre individus singuliers, autant qu’elle l’a investi pour donner forme et existence à cet individu qui est au cœur de son projet politique, la démocratie se privera d’un moyen de se construire et de résister elle aussi au délitement.
Il reste donc une dernière révolution à faire pour donner une autre suite au récit moderne : amener notre société à faire sienne cette liberté de penser et d’agir que les artistes, philosophes et tant d’autres, avaient conquise de si haute lutte. Mais encore faut-il pour cela s’émanciper d’une dépendance à l’égard des pouvoirs institutionnels, politiques et financiers, qui contrôlent encore en démocratie, non plus la création, mais son économie et ses modes de reconnaissance.
En art, depuis les Romantiques, nombre d’artistes, jus...
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