Que serait une écologie vraiment populaire ?
« L’écologie à la française doit être une écologie populaire ». Cette phrase d’Emmanuel Macron lancée en novembre 2018, en réponse aux gilets jaunes ressemble fort à un simple effet d’estrade. Comment le président de la République envisage-t-il de donner un contenu concret à la formule ?
Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin, d’autres à gauche, ont aussi abondamment utilisé l’expression d’écologie populaire pour pointer cette fois, l’injustice sociale de l’augmentation de la taxe carbone et d’une politique pensée d’en haut par des nantis.

Celle-ci n’est même pas propriété de la gauche. En 2009, quelques mois après le succès d’Europe écologie aux élections, dans la foulée du Grenelle de l’environnement, Nicolas Sarkozy n’avait pas hésité à définir devant les cadres de l’UMP « son » écologie populaire, celle de la croissance durable qui permet de sortir du chômage et de la misère. Pour l’année suivante, décréter péremptoire au Salon de l’agriculture, « l’environnement ça commence à bien faire ». L’écologie populaire de droite était mort-née. Sans doute réapparaitra-t-elle dans un autre discours porté par un autre leader de droite à un autre moment. Voire par Marine Le Pen.
L’écologie populaire apparaît ainsi au détour d’un discours, des circonstances, à droite comme à gauche. Elle flotte. Car associer écologie et populaire c’est surtout aujourd’hui l’aveu d’une forme d’impuissance politique, ou en tout cas de grande interrogation laissée sans réponse. Les fins de mois et la fin du monde diraient certains.
Mais l’écologie est déjà populaire et représente un nouvel horizon démocratique.
Comment la définir alors ? S’agit-il de mettre les bienfaits d’un mode de vie plus sain à la portée de tous, alors que ce sont aujourd’hui davantage ceux qui ont les moyens qui en profitent ou échappent aux problèmes de santé liés à l’environnement ? De construire des logements mieux isolés, d’autres lignes de transport en commun, d’organiser la présence de la nature partout en ville et