Le Nouveau Monde après les européennes
Il y a 57 ans, je lançais dans mon lycée un canard ronéotypé, Lycée-Europe. Il y a 50 ans je participais à ma première manif écologiste pour libérer les bords de l’Erdre. Aujourd’hui on s’émerveille : 51% des Français ont consacré une heure, le jour de la fête des mères, à voter sur l’Europe, 13,5 % ont voté pour la liste Europe-Écologie. Comme la vie est lente et comme l’Espérance est violente !
Mais ne boudons pas notre plaisir : on craignait tellement pire. Combinons le pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté. Si ces résultats nous paraissent misérables par rapport aux défis de l’heure, ils indiquent au moins des raisons d’espérer. Encore faut-il savoir les lire, objectivement, mais aussi prospectivement. Les élections européennes de 2019 confirment les évolutions considérables de ces dernières années, et c’est à partir de là que l’Espérance doit s’orienter dans les prochaines années. Cela vaut pour l’Europe, mais nous nous attacherons surtout ici au cas de la France.
En Europe
La grande et bonne nouvelle de ces élections est la poussée des Verts en Europe occidentale, y compris dans les Îles Britanniques et la Péninsule Ibérique, compensant leur quasi-disparition à l’est (sauf autour de la Baltique), où ils n’avaient jamais brillé, et en Italie. Les Grünen deviennent second parti d’Allemagne. Le groupe parlementaire européen Verts/ALE (qui inclut, comme sur la liste Europe-Écologie emmenée par Y. Jadot, les régionalistes de gauche, et cette proximité est loin d’être purement technique) passera de 52 à sans doute près de 80 députés quand diverses listes (comme les Pirates) l’auront rejoint.
Il y a là une véritable fracture générationnelle : la jeune génération est la première à mesurer très concrètement que l’insoutenabilité de notre modèle de développement va lui rendre la vie infernale, questionnant même le désir de faire des enfants.
Rapporteur pour l’Unesco au Sommet de la Terre de Rio en 1992 sur les négociations « Climat » et « Biodi