Rediffusion

Crise de la parole, maladie de la langue

Écrivaine

Nous sommes portés à croire qu’au fur et à mesure que la réalité se trouve masquée par des figures de styles visant à la dissimuler, les esprits de notre temps se fixent sur une distorsion de la langue qui la condamne. Mais au fur et à mesure que les discours du gouvernement feignent de refléter les réalités sociales, le mouvement des Gilets jaunes se dresse contre le théâtre présidentiel armé de ses faux airs de compassion, en reprenant la parole décrivant leurs propres représentations. Rediffusion du 16 septembre.

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Crise de la parole

« Nous vivons une crise de la parole autant qu’une crise économique. »

« La parole publique a perdu sa valeur. »

« Nous sommes de plus en plus confrontés à une bande sonore préenregistrée qui déroule des réponses avant même que nous formulions des questions. »

« Avec nos gilets jaunes, nous reprenons la parole, nous qui ne l’avons jamais. »

On a constamment parlé de parole, depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. A force d’avoir trop enduré une parole politique dégradée et dégradante, il s’agissait pour une partie du groupe social peu écoutée car peu revendicatrice de reprendre la parole et ce directement, sans médiations. Par ricochet, la discussion renaissait sur les ronds-points, où la solitude laissait place à la sollicitude ; révélant par contraste à quel point les échanges avec toutes sortes de machines, caisses automatiques, boites vocales et numéros payants avaient fini par causer un léger déficit relationnel. Une camaraderie nouvelle y remédiait, épaulée par le sens pratique qu’il faut pour créer un climat propice aux échanges en plein hiver, sur les lieux les moins hospitaliers qui soient.

Or cette question de la parole, on ne peut en prendre la mesure sans creuser plus profond en dessous, pour aller voir de plus près l’état de la langue à partir de laquelle elle s’énonce. Puisque la parole est l’actualisation, la mise en œuvre adaptée à chaque situation particulière du système de signes commun qu’est la langue, on ne peut évoquer la crise aigüe de la parole sans s’installer un moment au chevet de la langue, et de la maladie qui la touche.

Performance en gilets jaunes et mauvais théâtre présidentiel : c’est la crise dans la représentation

Petit détour d’abord par le mois de décembre 2018, où deux discours furent intéressants à comparer en matière de prise de parole publique justement : celui d’Emmanuel Macron à la télévision le 10 décembre 2018, et celui, collectif, des Gilets jaunes de Commercy le 29 décembre dans une vidéo Youtube. Aux avalanches d’analyses du mouvement depuis toutes sortes de spécialités politique, sociologique, géographique, je propose d’ajouter un petit paragraphe sur ce cas d’école du point de vue des études théâtrales.

Par son intervention, Emmanuel Macron tente de calmer la colère des ronds-points, faisant preuve en trois parties 1- de fermeté, 2- d’empathie, 3- d’énergie, chaque partie mettant le ton, en particulier dans la partie empathique, mains à plat sur le bureau doigts ouverts, corps guindé, style lyrique et accent d’une terrible douceur compassionnelle : « Je les ai vues ces femmes de courage, pour la première fois disant cette détresse sur tant de ronds-points » (motif du rond-point faisant par là une entrée inattendue dans le champ lexical du lyrisme poétique), évoquant ces « retraités modestes », ou les « personnes en situation de handicap » vivant dans ces « territoires, villages comme quartiers, où l’on voit les services publics se réduire » ( !). Dans ce qui ressemble à du mauvais théâtre, avec effets de voix plaqués, le « mal joué » prend le dessus sur le sens, pourtant œuvre d’une rhétorique calculée.

Dans le Deuxième appel de Commercy une dizaine de Gilets jaunes de cette petite ville de la Meuse est filmée en gilets jaunes, sous une guirlande de mini-gilets jaunes en carton, dans le Chalet de la solidarité, cabane ouverte auto-construite. Ils lisent tour à tour un texte bilan de ce qui a été accompli et réfléchi concernant la marche à suivre du mouvement, et appellent les groupes d’autres régions à les rejoindre pour une Assemblée des assemblées. Affirmant la nécessité de ne laisser leur parole être confisquée par personne, ils se font passer le micro pour une lecture collective, où le propos, fruit d’un consensus, donne le sentiment dans ses hésitations mêmes d’assister à la naissance de la chose politique.

Les études théâtrales, suite à l’émergence du courant de la performance dans la seconde moitié du vingtième siècle, ont proposé, pour la différencier du théâtre préexistant, la distinction présentation /représentation. La « représentation » appelle les notions d’acteur, de jeu, d’illusion, de mimesis, le comédien sur scène incarnant un texte qu’il n’a nul besoin d’avoir signé, auquel il n’a nul besoin de prêter son assentiment.

La simulation est possible et même souhaitable. Le courant de la performance en revanche, rapprochant l’art de la vie jusqu’à instaurer une porosité ou une fusion relative entre les deux, appartient à l’ordre de la « présentation » : ce n’est pas un acteur qui joue un texte, mais l’artiste même qui se « présente » sur scène, en personne. Le performeur, tel que défini par Patrick Pavis dans son Dictionnaire de la performance et du théâtre contemporain, « ne joue pas un rôle, n’imite rien, mais accomplit des actions » – comme l’indique on ne peut plus clairement le titre de la performance de Marina Abramović, The Artist is Present [1].

De ce point de vue, la déclaration des Gilets jaunes de Commercy est à ranger du coté de la performance : dans un décor minimal, avec les moyens du bord, ils créent un événement public, et délivrent leur propre parole dont ils refusent de manière viscérale que quiconque la porte à leur place. (Aussi viscéralement que pour Marina Abramović, faire de la performance c’est haïr le théâtre. [2]).

Face à cette « présentation », le discours présidentiel avec ses effets de mauvais jeu théâtral, se situe du côté de la « représentation », en confondant qui plus est représentations politique et théâtrale. Si la représentation théâtrale autorise l’écart entre auteur et acteur de la parole, en revanche la représentation politique implique dans son contrat et sa promesse que le représentant incarne avec un minimum de sincérité le représenté pour agir en son nom. Or les effets vocaux de diction disent le contraire : se retournant contre le fond du discours, ils mettent en évidence, que les intérêts représentés sont tout autres que ce que prétend l’acteur.

Eléments de clapier préfabriqué

Revenons à la langue. Certains Gilets jaunes s’en sont pris à des journalistes, et on s’est étonné qu’ils ne reconnaissent pas la précarisation de cette profession avec laquelle ils auraient pu et dû être solidaires. Or en plus de l’exigence des Gilets jaunes d’émettre leur parole sans médiation, il faudrait considérer, en guise non de justification mais d’explication d’une telle acrimonie, l’usage de la langue par les médias. De nombreux médias ont repris, au fil des années, par manque de temps / manque de sens critique / paresse / collusion sociologique / domination symbolique, la langue du pouvoir, son lexique, ses « éléments de langage ». Car, non seulement il y a dans la langue du pouvoir un hiatus entre discours et actes, mais au sein même du discours, les mots qui le composent ont été, dans une société dite de communication, déformés et affectés d’un hiatus interne nous obligeant à toutes sortes d’acrobaties mentales.

L’articulation entre parole politique et déformation de la langue, George Orwell la signalait déjà dans un article de 1946, La Politique et la langue anglaise, où il accuse la langue anglaise d’être devenue imprécise, fumeuse, et pleine d’expressions non pensées automatiquement agencées, « assemblées comme les éléments d’un clapier préfabriqué ». Quelle en est la raison ? Pourquoi s’acharne-t-on à maltraiter la langue ? Parce que, dit-il, « les discours et les écrits politiques sont aujourd’hui pour l’essentiel une défense de l’indéfendable ».

« Des villages sans défense subissent des bombardements aériens, leurs habitants sont chassés dans les campagnes, leur bétail est mitraillé, leurs huttes sont détruites par des bombes incendiaires : cela s’appelle la pacification. Des millions de paysans sont expulsés de leur ferme et jetés sur les routes sans autre viatique que ce qu’ils peuvent emporter : cela s’appelle un transfert de population ou une rectification de frontière. (…). Cette phraséologie est nécessaire si l’on veut nommer les choses sans évoquer les images mentales correspondantes. »

En plus de l’euphémisme, figure linguistique usant de la langue pour masquer le réel et nous en éloigner, Orwell détaille d’autres techniques, images éculées, termes grandiloquents, abstraction, complication inutile du style, par lesquelles le pouvoir met en place une stratégie linguistique de dissimulation, renforcée par un usage de l’intimidation, visant à user de la langue non pour dire le réel avec précision, mais pour l’occulter. La langue anglaise « devient laide et imprécise parce que notre pensée est stupide, mais ce relâchement constitue à son tour une puissante incitation à penser stupidement. ».

« Développement » parviendra-t-il à se délivrer de ses chaînes ? J’ai eu super peur pour « Bienveillance ». Avec « Confiance » alors là pour l’instant c’est cuit.

Dans l’évolution de notre langue depuis plusieurs décennies, le même phénomène est à l’œuvre.  Jacques-Henri Michot,  Jean-Charles Massera ou Grégoire Bouillier l’ont montré en littérature, et Eric Hazan dans son essai LQR, La propagande du quotidien. Mais le dossier n’est pas fermé, le dossier ne se referme pas. Le lexique se transforme sous l’influence conjuguée du management d’entreprise, de la publicité, de la grande distribution, des conseillers en communication. Et c’est une partie importante du travail de la littérature actuelle que de se déplacer constamment avec ce méchant dossier sous le bras, pour l’ouvrir malgré les relents, le rectifier, veiller sur ses pages, le jeter par la fenêtre, le réformer, ou le soulever d’un coup bien haut pour en asséner de grands coups sur certaines têtes choisies.

Nos mots nous sont dérobés, instrumentalisés, privés de leur polysémie, enfermés dans des voies de garage, des sens uniques – au premier chef nos mots les meilleurs, ceux qui sont associés aux plus jolies qualités de l’existence, la vie, l’amour, la nature, la beauté, la pédagogie, la politique elle-même, qui font l’objet du plus grand nombre d’assauts et convoitises.

Dans les années 90, l’intervenant d’un atelier d’écriture avait proposé comme sujet d’écriture le terme « Développement » , qui donna lieu à des textes d’une diversité d’approches, déployant la polysémie du mot. Dix ans plus tard, des étudiants auxquels je proposais le même sujet d’écriture m’ont regardée effarés, et livré les textes les plus mauvais qui soient, plusieurs se bornant à expliquer qu’ils n’avaient pas d’idée, puisque ce mot n’était que de la « com ».

La communication du « Développement durable » était passée par là, réduisant les sens du mot à une seule entrée, celle où le gouvernement appose sur la croissance un vernis superficiel d’attention à l’environnement dont personne n’est dupe. Depuis, la pression devenant plus forte sur la légitimité de la Croissance [3], on a cessé d’utiliser « Développement durable », remplacé par « Soutenabilité ». Peut-être grâce à « Soutenabilité »,  « Développement » reprendra-t-il bientôt son existence normale et polysémique, après avoir enduré depuis soixante-dix ans le « Sous-développement », le « En développement », et le « Développement durable ».

L’an dernier, j’ai eu très peur pour « Bienveillance » quand le gouvernement a autorisé les entreprises à se tromper dans leurs déclarations d’impôts, en demandant à l’administration d’accorder sa bienveillance à l’égard des erreurs. Durant quelques jours d’avril 2018, « Bienveillance » a commencé à signifier quelque chose comme « Complaisance », ou « Impunité » sourire narquois à l’appui, sourire du reste plus que justifié par l’intitulé du site gouvernemental rendant anodines et marrantes les erreurs de déclarations fiscales : www.oups.gouv.fr. Mais par bonheur, comme le sujet touchait surtout la vie des entreprises, « Bienveillance » a été relâché et remis en liberté.    

Ces modifications de valeur du lexique nous incitent à une gymnastique mentale que nous maîtrisons plutôt bien. Si une banque rappelle en pleine crise financière qu’elle est « Le bon sens près de chez vous », personne n’y croit. Idem pour celle qui affirme que « La confiance a de l’avenir ». On est malins, on déplie, on décode, on défait les emballages, on sait que « Confiance » signifie soit rien du tout, soit « Méfiance » (sous-entendu« Attention là  on va vous enfler grave »).

Eduqués nous aussi au fil des années, non seulement par l’école mais par les conseillers en communication, nous décodons sans délai, quand on nous dit « Ecole de la confiance ». Comment en serait-il autrement ? Il faudrait toujours, comme l’enseigne Orwell, être là à regarder en dessous de chaque terme du lexique usité, ou à travers lui, à mener l’enquête sur la réalité en train d’advenir que ce terme a pour vocation de dissimuler. Pas facile. Il se trouve qu’il n’est pas si facile de garder ni toute sa santé mentale, ni des relations saines avec autrui, dans un contexte où « Confiance » = « Méfiance ». D’autant que le sourire narquois, figé à force en grimace sur notre visage, ne nous va pas si bien que ça.

À contrecourant de soi-même

Plus sournoisement, la langue de l’entreprise et de la communication s’est immiscée dans nos paroles.  Poussés par ce qu’Eric Hazan nomme un « darwinisme sémantique », les mots les plus efficaces passent à la langue commune et y sont adoptés, nous rendant solidaires de leur logique : le « positiver » de Carrefour, le « gérer » appliqué aux enfants, aux amis et à toute chose, le « capital beauté », « santé » ou « soleil » des publicitaires repris par les mutuelles et pas mal de mamans bien intentionnées, le « terrain au quotidien », puis le « au quotidien » tout court émergeant comme valeur positive anti-penseurs ou « anti-ceux-qui-sont-dans-les-bureaux » de l’époque Jean-Pierre Raffarin, le « ressenti » livré de manière « décomplexée » en lieu et place du « pensé ».

C’est une manière de ne pas s’exclure du groupe social que d’adhérer aux  changements lexicaux, des changements lexicaux tendancieux, qui attribuent au réel une valeur en termes de Bien ou de Mal, où comme l’écrivait Barthes, « il n’y a plus de sursis entre  la dénomination et le jugement ». Ces gens, qui l’hiver dernier ont dit qu’ils n’en pouvaient plus, positivaient pourtant au quotidien, ils géraient, ils étaient là sur une existence où ils avaient un véhicule et non plus une simple voiture, prenaient des nuitées d’hôtel et non plus des nuits, ils étaient en mode « warrior », ils étaient en mode survie, ils suivaient la feuille de route, ils signalaient une « zone de danger » sur le Tomtom, ils priaient pour que leur ADN soit compatible avec leur nouveau « taff » et ils exprimaient leur ressenti quand on le leur demandait. Bref ils s’efforçaient de cocher toutes les cases, du moins quelques unes. Mais rien n’y a fait, l’alignement des planètes escompté n’est pas venu.

La langue étant l’instrument de notre compréhension ainsi que de notre appréhension intime du monde, l’adoption d’un tel lexique nous rend solidaires de la vision du monde qu’il sous-tend, et amenuise nos possibilités d’exprimer des idées subversives, comme Orwell en a poussé la logique au bout avec l’invention de la novlangue. Il faut pour s’opposer à son idéologie, ramer non seulement à contrecourant du monde, mais à contrecourant de soi-même.

Autant qu’il fallait aller à contrecourant pour faire émerger un mouvement social des ronds-points, lieux inhospitaliers ni faits ni à faire des abords de villes, livrés au flux de circulation, et à la communication touristique des communes affirmant leur identité locale par sculptures interposées – une vache en treillis métallique, un grand panier de fromages, une bouteille en plastique géante, un violon fleuri, un carré d’herbe foulé par personne ; quand la plupart des révolutions populaires du monde ont opté plus classiquement pour les places publiques.

Or c’est bien depuis cette langue en piètre état et depuis ces places les moins favorables, que la parole a émergé, se formulant de semaine en semaine à force d’échanges, et surtout progressant, s’organisant, s’auto-éduquant et ouvrant vers des déploiements politiques peu prévisibles à partir de la contestation d’une écotaxe.

L’humanitude selon Jacques Testart

Evidemment le mouvement est si diffus, divers, mouvant, si insaisissable dans son ensemble, qu’il a bénéficié d’un fort soutien, mais aussi divisé ou carrément inquiété. Néanmoins, en s’abstenant de généraliser, il faut à tout prix relever, parce que c’est 1- rare 2- un espoir inattendu 3- à garder en mémoire comme précieux jalon du possible, qu’ici ou là le phénomène a ressemblé à s’y méprendre à ce que le biologiste Jacques Testart nomme humanitude, sorte d’état de grâce où de simples citoyens, « ces invisibles, dit-il, que l’on n’entend jamais », à mille lieux de tout engagement politique, se mettent à se préoccuper du bien commun de manière responsable, solennelle, efficace.

Jacques Testart décrit cette attitude dans le cadre précis des Conventions de citoyens, outils de démocratie participative où l’on tire au sort un jury citoyen invité à se prononcer sur telle question cruciale et complexe souvent liée aux techno-sciences, non pas d’emblée mais après un processus d’apprentissage sur le sujet. Si l’on suit ce protocole rigoureux visant à éviter les prises d’influence, si on leur apporte une documentation contradictoire, si on les engage à inviter des spécialistes et à mener les discussions jusqu’à obtention d’un consensus, s’ils ont enfin l’assurance que leur avis sera écouté et suivi, alors, dit Jacques Testart, les citoyens prennent à bras le corps les problèmes, déploient générosité et intelligence collective, et apportent des solutions sensées ne faisant pas appel aux extrêmes. Voilà l’humanitude, « bonne nouvelle en politique », surprenant phénomène pour ceux qui en sont témoin.

Or la proximité de la notion de Testart est troublante avec ce que relatent certains Gilets jaunes, dont le groupe de Commercy cité plus haut est le paradigme, de leur expérience sur les ronds-points, étonnés de ce qu’ils ont vécu et appris, de l’intelligence collective qu’ils ont développée en quelques semaines, de la formation mutuelle qui s’est mise en place, ne laissant pas les gens avec leur opinion initiale, mais les amenant à progresser dans la réflexion. À ceci près qu’il n’y eut ni tirage au sort, ni protocole préétabli. Depuis le rond-point, depuis la taxe sur le carburant, depuis la langue en piteux état, le processus s’est pourtant enclenché.

« Nous, Gilets jaunes des ronds-points et des parkings, des places, des assemblées, des manifs »

C’est cela que nous avons appris, que choses et opinions ne sont pas figées, que la structuration de la pensée est possible, dans un processus dont témoignent dans un live de Mediapart les Gilets de jaunes de Commercy, dont voici quelques paroles après deux mois de mouvement :

« Vous dites toujours : « Qu’est-ce qui s’est imposé à vous ? » Mais ce qu’il faut comprendre c’est que rien ne s’est imposé. Les gens se sont instruits pendant ce mouvement. »

« Nous on mise vraiment sur l’intelligence collective. »

« Chacun a une expertise. (…) Il peut être spécialiste de l’écologie, il va amener quelque chose au débat. (…) La personne qui est au RSA, elle a son expérience. Et elle va amener de vraies choses. C’est pas des choses qu’on nous a racontées, c’est des choses vécues.»

« On nous fait croire qu’on est isolé. Mais à l’Assemblée des assemblées on s’est rendu compte qu’on soit dans un village ou dans une ville d’un million de personnes, on avait la même maturation. On évolue ensemble. »

Cet article a été publié pour la première fois le 16 septembre 2019 dans AOC.


[1] Durant plusieurs semaines au printemps 2010, l’artiste assise dans une salle du MoMa de New York reçut un à un les spectateurs.

[2] « To be a performance artist, you have to hate theatre. Theatre is fake. », propos rapportés dans un article du Guardian du 20 juillet 2010. Cités par Christian Biet, « Pour une extension du domaine de la performance (XVIIe-XXIe siècle)», Revue Communications, Performance, N°92, Seuil, 2013.

[3] Jusqu’à la suggestion récente de l’astrophysicien Aurélien Barrau de dire, au lieu de « croissance économique », « prédation mortifère » pour re-saisir ce dont il est question.

Emmanuelle Pireyre

Écrivaine

Notes

[1] Durant plusieurs semaines au printemps 2010, l’artiste assise dans une salle du MoMa de New York reçut un à un les spectateurs.

[2] « To be a performance artist, you have to hate theatre. Theatre is fake. », propos rapportés dans un article du Guardian du 20 juillet 2010. Cités par Christian Biet, « Pour une extension du domaine de la performance (XVIIe-XXIe siècle)», Revue Communications, Performance, N°92, Seuil, 2013.

[3] Jusqu’à la suggestion récente de l’astrophysicien Aurélien Barrau de dire, au lieu de « croissance économique », « prédation mortifère » pour re-saisir ce dont il est question.