Spleen écologique
Plus il prend réellement corps, et plus « le monde d’après » s’éloigne des espérances qui se sont exprimées durant le confinement. Avant même que ne se manifestent crûment les dégâts économiques et sociaux découlant des manque-à-gagner accumulés ces derniers temps, force est de remarquer les braises qui pourraient enflammer les prochains mois. Apprendra-t-on qu’un bateau français a été coulé par la marine turque, avec la complicité de navires trumpistes, aux confins de la mer Égée, dans les eaux territoriales grecques ? En cas de dérapage, quelle serait l’attitude de l’Allemagne, déjà très timorée, avec sur son territoire une importante population turque proche du parti islamiste AKP ?
Avec cette affaire de recherche d’hydrocarbures en Méditerranée, Erdogan rejoint le club des dictateurs qui cherchent à redéfinir à leur avantage, par le recours aux forces armées, le monde géopolitique : Poutine en Crimée ou Xi Jinping en mer de Chine. L’Europe marchande et hétéroclite a enfin reconnu, par la voix du vice-président de la Commission, Josep Borrell, ces logiques impériales la menaçant. La politique d’encouragement à la haine raciale de Trump lui permettra-t-elle de faire passer, lors des élections de novembre, au second plan la gestion calamiteuse de la Covid-19 ? S’il n’est pas réélu, Trump refusera-t-il de quitter la Maison Blanche comme il l’a laissé à entendre à mi-voix, au point de susciter une amorce de guerre civile ? La résorption de la Biélorussie au sein de l’empire russe finira-t-elle par avoir raison de la résistance du peuple ? L’Agence Internationale de l’Énergie a annoncé un resserrement de l’offre pétrolière dès 2025. Un resserrement qui pourrait être plus sévère que prévu en raison de l’arrêt des investissements dus au coronavirus. Ce qui ne saurait améliorer l’état de tensions que connaissent les relations internationales. Etc.
Et sur la scène française, la situation n’est pas moins grosse d’événements délétères. La stratégie de gouvernemen