Prochaine étape : démanteler les 35 heures !
Chaque crise ouvre des fenêtres d’opportunité pour mettre en œuvre, accélérer ou imposer un agenda politique. Les forces, qu’elles soient progressistes, réactionnaires, nationalistes ou néolibérales, peuvent s’en saisir. Elles s’incarnent dans le pouvoir, l’opposition, un corps intermédiaire ou même une révolution.
La conjonction d’un régime ultra-présidentiel, d’absence d’élection générale avant plusieurs trimestres, et d’une crise sanitaire qui absorbe l’attention et épuise les Français, nous plonge dans une période singulière : seul le pouvoir est en capacité de saisir les fenêtres d’opportunité. En la matière, le macronisme fait part d’un méthodisme qui semble lui manquer dans sa gestion de la crise sanitaire.
La première étape a été l’abandon du projet de refonte des pensions. Sorti victorieux du conflit social de l’automne 2019, le gouvernement semblait avoir les mains libres. Il ne restait plus que des mobilisations circonscrites comme celle des avocats. Mais une fois plongé dans la discussion parlementaire, le projet gouvernemental commençait à révéler les lacunes d’une préparation insuffisante par le Haut-Commissaire, un homme trop occupé peut-être et certainement ne disposant pas d’une équipe suffisamment étoffée : casse-tête d’une transition nécessitant de jouer sur un nombre considérable de paramètres, découvertes de multiples cas particuliers, doutes sur la constitutionalité de mesures-clés, nécessité d’une revalorisation de pans entiers des fonctionnaires, le tout en imposant un équilibre financier à un horizon court.
Avec le confinement, le président a pu annoncer le retrait d’un texte, qui lui a évité un fiasco politique. Le projet ne reviendra qu’à la condition qu’il soit solide, cela prendra du temps. Certes, Macron n’a pas présenté ce retrait ainsi : c’était au nom de la concentration sur la lutte contre la Covid et du nécessaire apaisement des tensions sociales.
Ce rideau s’est vite effondré. Un des premiers révélateurs a été la repris