Penser le « monde d’après » à partir de trois piliers du « monde d’avant »
Le coronavirus nous invite à réfléchir à ce qui, dans le monde d’avant, devrait être reconsidéré si on veut être mieux armé pour affronter d’autres catastrophes et rendre ainsi nos sociétés plus résilientes. Parmi les fondamentaux du monde d’avant à reconsidérer, il y en a au moins trois que met en lumière la question des vaccins contre le virus SARS-CoV-2 et ses variants.
Le premier des principes fondamentaux du monde d’avant, que montrent les vaccins, c’est à quel point les populations du monde sont, pour une part importante de leur survie, sous le pouvoir de quelques sociétés. Or ce pouvoir s’exerce non avant tout en fonction des intérêts de ces populations, mais plutôt en considération d’un marché profitable. Ce qui est en jeu, vu du côté de l’industrie pharmaceutique, c’est la force du pouvoir de l’offre face à une demande vitale, alors que, vu du côté de la population, c’est avant tout une question de ressources pour répondre à des besoins vitaux. Offre/demande et ressources/besoins ne sont pas du tout synonymes.
Lorsqu’on raisonne en termes d’offre et de demande, c’est le marché qui gouverne par le jeu de leur rencontre. Le fait que l’offre soit entre les mains de monopoles privés (en l’occurrence liés à des brevets) et que la survie de populations entières soit en jeu derrière la demande est indifférent. Aucune autorité publique n’ose actuellement s’opposer à ces monopoles pour ne pas risquer d’être « sanctionnée » par une réduction des livraisons de doses de vaccins.
Lorsqu’on raisonne en termes de ressources et de besoins, et ici de besoins vitaux, il ne s’agit plus de les laisser se « rencontrer » spontanément sous la forme d’une offre et d’une demande. Il s’agit de les « ajuster » par des politiques publiques appropriées. Et ces politiques, qui légitiment l’action des pouvoirs publics, supposent de gouverner à partir de principes qui devraient redevenir pleinement démocratiques.
Pour cela, on devrait avant tout poser en principe que nul ne pui