Pour les élections !
Le doute n’est plus permis : le biotope de la politique professionnelle ne vit plus que pour l’élection présidentielle de l’an prochain. Les faiseurs d’opinion sont revenus à la manœuvre et les appareils partisans qui mènent cette danse se gonflent d’une importance dont, en temps ordinaire, ils n’ont plus la chance de jouir. Et les derniers citoyens qui prêtent encore un peu d’intérêt à la sanction du suffrage universel assistent sans entrain à des passes d’armes lassantes et convenues entre des têtes d’affiche qui ne représentent que les maigres troupes qui les soutiennent.

Le spectacle est devenu une parodie. Et pourtant : les urnes consacreront une nouvelle présidence en mai 2022. Il n’est peut-être pas trop tard pour qu’elle ne ressemble pas à celle à laquelle elle succédera. Mais pour cela il va falloir que les citoyens se bougent un peu. Et cela vaut bien plus pour le camp de « gauche » que pour celui de « droite ».
Comme tout le monde ne cesse de le répéter, conjurer la menace d’un second tour identique à celui de 2017 réclame que ce côté de l’échiquier politique s’accorde sur une candidature unique. Et les mêmes voix ajoutent que cela a tout d’une mission impossible. Telle est donc la tâche que doivent remplir les sympathisants de gauche que cette élection intéresse : soumettre à leur loi les fragments des partis qui prétendent les représenter. Mais que peuvent-ils faire pour éviter de subir un autre quinquennat déprimant ?
Dans ce face-à-face délicat, deux conditions préalables doivent être remplies : ramener les dirigeants de la constellation de gauche à un peu plus d’humilité quant à la grandeur de leur destin national et forcer les partis à renoncer à des programmes rédigés dans l’entre-soi confiné de rivalités internes. Est-ce même envisageable ?
Les pratiques de l’activisme
La vie politique d’une société ne se déroule pas uniquement dans les réunions d’états-majors, les cabinets ministériels, les médias nationaux, les couloirs des parlements