Facebook : par-delà le like et la colère
Il ne fait aujourd’hui aucun doute que l’industrie du tabac fut toujours consciente de la dangerosité des produits qu’elle écoulait. Comme il ne fait aucun doute que cette même industrie, de la campagne publicitaire des « flambeaux de la liberté » dans les années 1930 jusqu’à celles du Cowboy Marlboro dans les années 1980, fit toujours passer pour un vecteur d’émancipation ce qui était à la fois un poison et un vecteur d’aliénation.
Il ne fait aujourd’hui aucun doute que l’industrie pétrolière fut toujours parfaitement consciente des effets délétères de son extractivisme forcené sur le climat, et qu’elle chercha là aussi constamment à en nier les effets en jouant à la fois de lobbying politique, de désinformation médiatique et de corruption financière.

Dans une dizaine d’années, et peut-être même avant cela au rythme actuel des scandales qui se succèdent, il ne fera absolument aucun doute que les grandes firmes technologiques de « médias sociaux » étaient également parfaitement conscientes des effets délétères de leurs « services » sur la démocratie, et qu’elles ont toujours rivalisé d’un cynisme aveugle et mortifère pour présenter comme des outils d’émancipation ce qu’elles organisaient pour répondre uniquement à logiques d’aliénation servant un modèle économique lui-même tout à fait insoutenable sans sa part maudite ; part maudite qui repose sur des captations de valeurs et de données aussi indues que disproportionnées compte tenu de l’efficience du déploiement des services proposés.
Depuis son annus horribilis de 2018 (scandale Cambridge Analytica, piratage et fuite massive de données personnelles, recours à une agence de RP aux pratiques mafieuses, etc.) les polémiques et scandales ne cessent de s’enchaîner et la vie du PDG de Facebook est rythmée de sommations à comparaître et à s’expliquer devant les assemblées élues de tout un ensemble de pays, à commencer par le sien.
Ce que montre Frances Haugen
Les dernières révélations en date sont celles de la