Avec ou sans majorité, Emmanuel Macron ne change pas sa façon de gouverner

Emmanuel Macron et sa Première ministre ont fait mine, après les élections législatives du mois de juin dernier, de prendre acte du message que leur avaient envoyé les Français : ils avaient certes réélu Emmanuel Macron faute d’alternative crédible, ni Marine Le Pen ni Jean-Luc Mélenchon ne leur apparaissant comme telle, mais cette élection ne signifiait pas adhésion à son programme où blanc-seing donné à son action. Au mois de juillet, il n’était question que de co-construction, de concertation et de débats.
Après les élections législatives, tout devait changer
Pour manifester sa volonté de changer sa manière de gouverner et de dialoguer avec les Français, Emmanuel Macron inventa une instance consultative de plus, le Conseil national de la refondation, pensant qu’il suffirait d’usurper l’acronyme de son glorieux prédécesseur, le Conseil national de la résistance, pour changer le plomb de la division et du morcellement de la société française en or, le rassemblement des Français autour d’un projet de société partagé.
Il a, dans le même temps, lancé un grand nombre de concertations nationales, sur les retraites, la santé, l’école, ou l’énergie. À chaque fois, cela donna lieu à de grands discours et à d’innombrables commentaires permettant aux médias écrits ou audiovisuels d’alimenter le « robinet à actualités » et de donner l’impression qu’il se passait quelque chose. Mais que se passa-t-il vraiment ?
En réalité, rien n’a changé. Un Conseil national pour rien
Le Conseil national de la refondation est mort-né… pour de bonnes raisons. Pour délibérer sur les orientations à donner au pays et adopter les lois, lorsqu’il en faut (et il n’en faut pas toujours), et pour contrôler l’action du gouvernement, il existe une institution élue, le Parlement, même lorsque sa composition ne convient pas au président de la République et au gouvernement qu’il a désigné. Le Conseil national de la refondation n’est qu’une tentative d’affaiblir, encore plus qu’il ne l’est déjà, l