La Terre face à Trump : cynisme et radicalité
En quelques mois, les menaces diffuses qui pesaient sur nous se sont cristallisées. En France, à la suite des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale, le glissement à droite, de plus en plus visible au fur et à mesure que s’égrenaient les années Macron, a connu une vive accélération. Et ce tant sur le plan de la représentation politique qu’en termes de paysage médiatique.

Le front républicain forgé à l’occasion des législatives s’est évanoui. Domine désormais un front informel allant du centre à l’extrême droite. Le ministre de l’Intérieur s’en prend à l’État de droit, le Figaro remet en cause les sciences sociales au sein du CNRS, les questions écologiques passent au énième plan, quand on ne rêve pas de supprimer l’Agence de la transition écologique, etc. La droitisation des représentants et la secondarisation des questions écologiques qui en découle valent tout autant à l’échelle du Parlement et de la Commission européenne.
La campagne présidentielle américaine a laissé de plus en plus apparaître, derrière le populisme trumpien, une menace fasciste. Trump annonce notamment qu’il recourra à une ancienne loi de 1798 (The Alien Enemies Act) en vue d’une déportation de masse des migrants, et possiblement contre les « ennemis de l’intérieur ». Il vient d’être réélu à la présidence des États-Unis. Le tout se déroule avec, à l’arrière-plan, une situation géopolitique et écologique menaçante : des soldats nord-coréens proches des frontières ukrainiennes, une armée israélienne à la furie meurtrière et déstabilisatrice, un effondrement des populations de vertébrés terrestres de 73 % en cinquante ans et un climat qui a d’ores et déjà basculé dans l’inédit, avec l’évidence d’un régime hydrologique alternant canicules à répétition, sécheresses et inondations hors norme.
Quel lien peut-il exister entre la dérive extrême droitière accélérée des forces politiques au sein des anciennes nations industrielles et la dégradation tant géopolitique