Politique culturelle

Quel « renforcement » pour la scène artistique française ?

Critique d'art

Quelles orientations pour développer et accompagner l’expansion de la scène artistique française ? Dans un rapport remis cet été, Martin Bethenod préconise de tenir ensemble ouverture du secteur à l’international et consolidation des réseaux d’opérateurs nationaux. Mais dans un contexte de coupes budgétaires, les perspectives de financements imbriquant public et privé interrogent.

Publié le 25 juillet dernier suite à une mission confiée en mars, le rapport de Martin Bethenod – Renforcement de la scène artistique française : panorama et propositionsest pensé dans la perspective d’une consolidation des différents opérateurs et acteurs de la création contemporaine. Cinq ans après la remise du rapport dit Racine concernant « L’auteur et l’acte de création », l’objet de la mission du Ministère de la Culture est clair et recentré cette fois sur le champ des arts visuels. Confié à un responsable d’institution ayant évolué entre le secteur public et le secteur privé, c’est justement cet axe qui semble mis en avant, et cela, dès la lettre de cadrage de la Ministre.

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En l’état, il s’agit d’étudier la faisabilité du déploiement d’une fondation nationale pour l’art contemporain sur le modèle de la fondation du patrimoine. La demande concerne également les « programmes de soutien et d’accompagnement de carrière pour nos artistes en début et en milieu de parcours. » Le rapport ambitionne de donner une feuille de route dès l’automne, et cela dans un climat social lourd et avec des perspectives budgétaires contraintes, voire extrêmement contraintes. Une série de propositions est formulée avec trois objectifs honorables en ligne de mire : l’amélioration de la lisibilité des dispositifs d’aide, la réaffirmation des missions de réseaux des opérateurs nationaux et le développement d’actions de structuration, de soutien et de promotion de la scène française. C’est probablement ce dernier point qui a le plus interrogé les observateurs de la vie artistique. Certains pourraient y voir une « préférence nationale » ou encore un changement de paradigme dans un pays et une capitale qui se sont largement construits sur son internationalisme.

Déjà en 1986 Bernard Lamarche-Vadel publiait l’ouvrage Qu’est-ce que l’art français? Et cela à l’occasion de l’exposition éponyme qui s’est tenue au CAC Midi-Pyrénées. Le recueil et son pendant curatorial tentent de défin


Léo Guy-Denarcy

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