L’alignement vectoriel comme politique culturelle
En septembre 2025, Berkeley dénonce ses professeurs et les musées s’alignent : la culture rencontre l’alignement vectoriel. L’alignement n’est plus une question technique réservée à l’IA. Trump ne censure plus, il optimise. Les institutions anticipent, s’autocensurent, convergent vers sa fonction objective. L’espace latent de la démocratie américaine se referme algorithme par algorithme, transformant la mémoire critique en variable d’ajustement et la culture en simple attracteur émotionnel calibré pour l’adhésion patriotique.

Quand les fascistes s’attaquent aux musées, censurent les universités et réécrivent les programmes scolaires, ils ne cèdent pas à une lubie réactionnaire : ils agissent avec une lucidité glaçante. Ils ont compris ce que les démocraties, elles, semblent avoir oublié – ou pire, délibérément sacrifié. La culture n’est pas un ornement, un luxe réservé aux temps de paix ou aux élites oisives. Elle est le laboratoire où se fabrique l’alignement politique d’une société, le terrain où se jouent, bien avant les urnes, les rapports de force entre conformisme et dissidence, entre mémoire et amnésie, entre critique et soumission. La culture est devenue le front invisible d’une guerre où se joue l’avenir des sociétés.
Le contrôle de la culture
Le terme « alignement » trouve ses origines dans l’action de donner une disposition rectiligne à une chose et désigne l’état de ce qui est aligné, évoquant une conformité à une règle rigide . Cette notion a trouvé une application politique explicite dans les déclarations de Donald Trump concernant les institutions culturelles américaines, révélant une conception systémique du contrôle idéologique qui présente des parallèles troublants avec les enjeux de l’alignement des systèmes statistiques d’IA.
L’ordre exécutif du 3 avril 2025 « Restaurer la vérité et la raison dans l’histoire américaine » constitue le fondement théorique de cette approche. Le document affirme qu’au cours de la dernière décennie, les Amér