De l’invasion du raton laveur à l’éthique de la mise à mort ?
«Le raton laveur est en train de coloniser la France » titre France Info le 30 septembre 2025. Et depuis 2023, la Belgique veut s’en « débarrasser ». Cet animal est déclaré, non pas « nuisible » (le terme n’est plus utilisé en France) mais « pouvant occasionner des dégâts ». C’est ce dont il est accusé, notamment en Gironde où cette « espèce exotique envahissante » se multiplie rapidement, croquant fruits, volailles, œufs et oisillons, poissons, provisions de la maison.

Venus d’Amérique du Nord, ces petits carnivores ont été introduits en France à la fin des années 1960 par les GI’s sur une base de l’OTAN située à l’est du pays, dans le département de l’Aisne. À l’ouest, leur apparition serait due à la fuite hors d’un zoo ou d’un cirque de 4 ou 5 individus il y a 20 ans. Ils seraient désormais quatre à cinq mille. Ils sont deux millions en Allemagne, où ils ont été introduits dans les années 1930 comme nouvelle espèce de chasse et, 20 ans plus tard, comme mascotte par les GI’s américains.
Dans la nomenclature, on trouve les espèces protégées qui jouissent de droits spéciaux, notamment du droit de n’être ni mutilées ni déplacées ni tuées, quand bien même tel ou tel exemplaire nous gênerait[1]. La liste de ces espèces, établie par arrêté ministériel ou préfectoral, inclut par exemple le castor d’Europe, l’ours, la salamandre noire, le loup, le hérisson ou encore l’écureuil. À l’opposé, les nuisibles, dont la liste officielle est longue[2] (renard, fouine, belette, corbeau freux, pie bavarde, ragondin…) n’ont pas vraiment droit à l’existence. Ils peuvent être chassés ou, plus généralement, « détruits », ceci afin de « réguler » ou « contrôler » les populations, afin de prévenir contaminations, déséquilibres écologiques, pertes économiques, etc. Quant aux ratons laveurs, ils tombent dans la triple catégorie d’espèce nuisible, envahissante et d’origine étrangère.
Le fait qu’il soit plutôt mignon, exotique, fort intelligent, mais en même temps destructeur lorsqu
