Les veilleurs – sur « Les Sentinelles » à l’Institut du Monde Arabe de Tourcoing
À l’Institut du Monde Arabe de Tourcoing, l’exposition « Les Sentinelles » présente quelques ardents foyers de la création contemporaine dans le monde arabe. Ses commissaires, Pascale Cassagnau, responsable de la collection des œuvres photographiques, cinématographiques et vidéo du Centre national des Arts plastiques (CNAP), et Camille Leprince, chercheuse et curatrice, dont le travail explore notamment les images documentaires des conflits et soulèvements du monde arabe depuis 2011, délivrent une vision moins consensuelle que celle habituellement promue par la structure mère parisienne de l’IMA. Initiée avec l’ancienne directrice de l’IMA Tourcoing, Françoise Cohen (qui a depuis pris les commandes de la Fondation Giacometti), celle-ci bénéficie d’une indépendance garantie par son financement public, comme en témoigne le choix pour l’affiche d’une œuvre de l’artiste Abdessamad El Montassir.

« À Paris » signifie en l’occurrence à l’Institut du Monde Arabe, maison mère de l’IMA de Tourcoing où se tient, donc, l’exposition « Les Sentinelles ». Initiée avec l’ancienne directrice du lieu, Françoise Cohen (qui a depuis pris les commandes de la Fondation Giacometti), celle-ci bénéficie d’une indépendance garantie par son financement public, comme en témoigne le choix pour l’affiche d’une œuvre d’un artiste originaire du Sahara occidental, Abdessamad El Montassir, que le régime marocain n’aurait jamais laissé installer en si belle position s’il avait eu son mot à dire.
Cette image est en effet extraite d’une œuvre vidéo, Achayef, tournée dans un paysage désertique jamais nommé, où les métamorphoses des végétaux pour survivre à la violence du climat racontent par métaphore les stratégies de résistance du peuple sahraoui. Le daghmous, une plante qui a perdu ses feuilles pour se parer d’épines, prend valeur d’emblème politique dans un paysage meurtri, où « les montagnes sont devenues aveugles et la terre est devenue cendre ».
Cette botanique de l’histoire, c’est l’un