Éducation

Le souffle des communs sur l’école : pour une formation à la participation

Professeure documentaliste, Professeure documentaliste

Définitivement votée cette semaine la loi « pour une école de la confiance » met l’accent sur l’école primaire et l’acquisition de « savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter ». Pourtant les récents mouvements contestataires ont révélé les aspirations des citoyens à participer activement à la vie de la cité. Et n’est-ce pas le rôle de l’école que de former des individus concernés et actifs politiquement, capables de débattre avec leurs concitoyens et de faire vivre la démocratie ?

Le début de l’année 2019 aura été marqué par des événements singuliers en apparence éloignés : le mouvement contestataire des gilets jaunes organisé autour de groupes Facebook, le mouvement de marche « Youth for climate » à la suite de l’appel de la jeune suédoise Greta Thunberg et biens d’autres manifestations d’opinions collectives regroupées autour de hashtags. Ces événements ont bénéficié d’une grande résonance médiatique et révèlent des aspirations de participation citoyenne.

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Dans les faits, nos villes et nos campagnes regorgent d’initiatives citoyennes ou de réseaux coopératifs. Il existe de multiples expressions du désir de participation à des projets collectifs comme les jardins partagés des Incroyables Comestibles ou les fablabs dans lesquels se croisent artistes, bricoleurs et férus de programmation. De leurs côtés, le monde politique et le monde de la culture, à travers les centres scientifiques ou culturels, les musées et les bibliothèques s’emparent aussi de la question de la participation des publics.

Mais cela reste encore très difficile de prendre en compte la parole des participants ou de proposer des actions qui n’enferment pas le public dans une forme d’entre soi culturel. Il est complexe, en effet, de penser des dispositifs qui autorisent une réelle expression citoyenne. Par ailleurs, certains publics ne se donnent pas toujours le droit à la participation. En tant que professeures documentalistes de collège, nous pensons que l’école a là un rôle de formation essentiel à jouer. Et la pensée des communs qui se diffuse depuis quelques années apporte à notre réflexion des pistes pédagogiques pour concevoir l’appropriation culturelle comme un outil d’émancipation et de justice sociale.

Le terme « communs » désigne au Moyen Âge des terres ouvertes à des usages collectifs tels que le droit de glanage, la chasse, la coupe du bois. Il a été remis au goût du jour par l’économiste américaine Elinor Ostrom, prix Nobel d’économie en 2009, qui a dém


Marion Carbillet

Professeure documentaliste

Hélène Mulot

Professeure documentaliste