Législatives en Israël : le demos introuvable
Il se prépare en Israël, à la suite du scrutin du 17 septembre dernier, un nouveau gouvernement, sans doute d’union nationale, qui sera formé autour des partis sortis majoritaires des élections. Rappelons l’épisode précédent. À l’issue des élections d’avril 2019, aucune majorité ne s’étant dégagée et qui aurait permis à l’actuel Premier Ministre Benjamin Netanyahou de gouverner, celui-ci décidait de renvoyer aux urnes les électeurs.
Étant donné les bases du système électoral israélien – reposant sur la proportionnelle intégrale à 3,5 % et produisant une multitude de partis et de microgroupes parasites –, de nouvelles recompositions ont eu lieu durant l’été, notamment dans le bloc de l’union des droites, ou encore à gauche – le parti Meretz faisant équipe avec un ex-premier Ministre faucon (Ehud Barak) et une ex-activiste du « mouvement des tentes » (Stav Shaffir) pour fonder l’Union Démocratique –, et enfin au sein des partis arabes.
Tout cela laisse perplexe quant à un réveil du pays. La vie démocratique s’est éteinte depuis des années pour céder la place à une léthargie mêlée de politique-spectacle et au clientélisme politique qui fixe les règles du jeu. L’idéal démocratique inscrit dans le sionisme originel a produit une tribalisation de la vie politique qui a englouti la communauté civique ou l’idée de peuple, tout comme les forces politiques. La campagne fut donc atone, sans nouveauté autre que les attaques réciproques et ad personam des candidats. L’argument le mieux partagé par les candidats fut le « tout sauf Bibi » (Netanyahou sur qui pèse un procès pour de nombreuses affaires de corruption).
Cependant, quelle que soit l’issue de négociations en cours pour une composition gouvernementale, deux faits importants viennent de se produire lors du scrutin de septembre. Le premier est le vote massif des Palestiniens Israéliens et le très haut score de leur liste (13%) traduisant leur demande de démocratie et de participation à la vie politique nationale