Philippe Raimbault : « Les cours à distance ne sont pas une façon de faire des économies »
L’université fédérale de Toulouse-Midi-Pyrénées regroupe les trois universités toulousaines et la quinzaine d’écoles spécialisées de la région. Philippe Raimbault a été élu à sa présidence il y a tout juste quatre ans, le 1er juillet 2016, après avoir dirigé l’IEP de Toulouse. Il était donc en première ligne pour observer et répondre aux effets de la crise sanitaire, du confinement, sur les différentes structures d’enseignement, et sur des étudiants aux profils variés. Le constat dressé est assez positif, malgré une inévitable période d’improvisation : les universités et les écoles ont tenu le coup. Mieux, elles ont passé un cap vers de nouvelles façons d’enseigner, dites « hybrides », mélangeant les cours à distance et la présence en classe ou en amphithéâtre. C’est en tout cas ce qu’espère Philippe Raimbault, malgré un contexte rendu plus difficile par les mouvements de contestation de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche, qui fait peser sur l’outil numérique le soupçon de n’être qu’un moyen de faire des économies. Pas si simple selon le professeur de droit public. RB
En tant que président de l’université fédérale de Toulouse, comment avez-vous vécu le confinement ?
Dans les universités, nous avons été un peu surpris de la vitesse à laquelle est arrivée la mesure de fermeture des établissements publics lors de l’annonce du confinement. Nous étions vigilants face à l’évolution du virus et à toutes les conséquences possibles, mais nous ne nous attendions pas forcément, quelques jours avant, à une fermeture aussi rapide. Il a donc fallu organiser en urgence les modalités du travail à distance. Ce que nous avons constaté de manière générale, c’est une grande mobilisation des collègues, à commencer par les enseignants en vue d’assurer la « continuité pédagogique ». Des pratiques, notamment pour les cours à distance, que nous essayions de pousser depuis un certain nombre d’années, parfois en vain, se sont développées grâce à l’urgence. La mob