Maternelle en danger !
Il ne manquait plus que l’école maternelle, déjà bien malmenée depuis trois ans, pour finaliser la refonte totale du système éducatif, menée à marche forcée. La « note d’analyse et de propositions sur le programme d’enseignement de l’école maternelle » émanant du Conseil Supérieur des Programmes (CSP), promet de parachever la casse du service public d’éducation. Bien sûr le CSP dénonce, face aux nombreuses réactions que suscite sa note, « allégations mensongères, [et] fausses informations ». La tactique est grossière qui consiste à faire deux pas en avant, un pas en arrière et les « contestataires » seraient contents…
Or cette note, écrite sous la houlette de scientifiques soigneusement sélectionnés se caractérise par un bricolage de copiés-collés qui font la démonstration de l’incompétence didactique et pédagogique des rédacteurs, émaillée d’incohérences multiples et d’assertions erronées sur les programmes précédents. Jusqu’à remettre en cause la fonction essentielle de l’école maternelle.
Il faudrait désormais être déjà élève pour entrer dans les apprentissages scolaires, puisqu’un bilan de compétences est prévu dès le début de la petite section ! Aux familles d’y préparer leurs enfants ! Et pour celles qui ne pourront pas, reste le loto de « l’égalité des chances » ou la croyance aux « talents naturels ». Plus aucune trace des activités artistiques et physiques, mais une course folle aux évaluations où l’on retrouve « en même temps » au nom des « fondamentaux » un maigre viatique destiné à augmenter le taux de réussite aux évaluations de début de CP et des apprentissages technicistes et utilitaires totalement inadaptés à l’âge des jeunes élèves.
Le recours au jeu, convoqué à l’envi, n’est qu’un terrible mensonge quand il est détourné de ses véritables enjeux pour faire écouter, répéter, mémoriser, autant d’exercices qui ne suffisent pas à apprendre quand ils ne permettent pas de comprendre. La « bienveillance » ne saurait masquer la stigmatisation dès