Nouvelle-Calédonie : un référendum qui ne clôt pas la lutte pour l’indépendance
La Nouvelle-Calédonie n’a pas fini de nous étonner. Alors que les sondages et les commentateurs politiques tablaient sur une victoire écrasante du « non » sur le « oui » – de l’ordre de 70% contre 30% – lors du référendum du 4 novembre 2018 sur l’accession à l’indépendance de cet archipel du Pacifique Sud, le score s’avère beaucoup plus serré que prévu : 56,4% en faveur du maintien dans la France contre 43,6% pour la pleine souveraineté, soit 18 000 voix d’écart sur un corps électoral de 175 000 inscrits et pour une population totale de 270 000 habitants. À l’issue du scrutin, les vainqueurs « loyalistes » faisaient plutôt grise mine, tandis que les vaincus indépendantistes affichaient leur satisfaction et donnaient d’ores et déjà rendez-vous aux électeurs en 2020 pour la « deuxième manche ».

En cas de victoire du non en effet, l’accord de Nouméa qui organise l’évolution politique du territoire – et qui a été intégré à la Constitution française – prévoit la tenue d’un deuxième référendum dans les deux ans, sur la même question et avec le même corps électoral, si un tiers des élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie le demande, soit 18 des 54 membres. Or les indépendantistes, favorables à ce deuxième vote, occupent actuellement 25 sièges et il ne fait aucun doute que les élections provinciales de mai 2019 enverront au Congrès un nombre suffisant d’entre eux pour le déclencher.
Malgré les déclarations des leaders loyalistes demandant l’annulation du futur référendum, on ne voit pas comment cette disposition constitutionnalisée pourrait être contournée, l’État s’étant toujours engagé à appliquer l’accord de Nouméa, garant de la paix, dans sa totalité. Si ce scrutin de 2020 s’avère encore négatif, un troisième référendum sera organisé dans les mêmes conditions en 2022. En cas de troisième non consécutif, l’accord prévoit que « les partenaires politiques se réuniront pour examiner la situation ainsi créée ».
Du colonialisme de peuplement à la décolonisation
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