La transformation des colères en politiques est-elle possible ?
Des colères, des rages, des indignations, des blocages et des violences, des portes paroles toujours contestés, des revendications multiples, hétérogènes et souvent contradictoires, la haine du prince, des partis et des syndicats dépassés… A priori, le mouvement des Gilets Jaunes ressemble aux jacqueries anti fiscales, aux « émotions » populaires de l’Ancien Régime, aux émeutes de la faim, à la commune de Paris, à Mai 68, à tous les soulèvements qui mettent en cause le système en passant par dessus les mécanismes institutionnels des revendications et des combats politiques. Le mouvement des Gilets Jaunes semble être tout à la fois. Il paraît parfois proche de l’extrême droite avec le rêve d’un État fort et l’appel à un peuple national contre tous ceux qui n’en sont pas. Au contraire, il semble demander une démocratie directe et radicale contre les élites et « l’oligarchie ». Plus d’État et moins d’État, plus d’écologie et plus de carburant, moins d’impôts et plus de services publics, plus d’ordre et plus liberté : le mouvement agrège des colères mais il ne les hiérarchise pas.
Le mouvement des Gilets Jaunes semble être tout à la fois, et ceci d’autant plus que, par la grâce d’Internet et des chaînes d’information continue, chacun témoigne pour lui-même, porte ses propres revendications. Tout se passe comme si chaque individu était un mouvement social à lui seul. La question qui se pose est de savoir quelle est la nature des sentiments d’injustice mobilisés par la...
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