Zemmour, réactionnaire et plus…
Ces dernières semaines, ce que Zemmour distillait de manière éparse dans ses livres à succès ou dans ses interventions, a fait l’objet d’une intensification calculée de manière à se placer au centre du débat politique et médiatique, comme Jean-Marie Le Pen en son temps, lorsqu’il recourait à ce qui était qualifié improprement de « dérapages ».

La percée de Zemmour a deux faces. Pile, il est le porte-parole le plus visible d’une vague réactionnaire dont il s’agit de comprendre les raisons. Face, son ascension reste singulière : par le tirage de ses livres, par son omniprésence médiatique, mais aussi en raison des thématiques qui sont les siennes. S’il partage l’obsession de l’extrême droite pour l’immigration et l’islam sur laquelle le Front national, notamment, a construit sa position électorale, deux caractéristiques le distinguent : la dureté de ses propositions et la manière dont elles entendent régenter l’intimité des personnes ; la réhabilitation de Vichy et de Pétain qui plus est dans un domaine qui ne pouvait quasiment pas être abordé sans détour et publiquement, celui du sort des juifs.
Tout en haut de la vague réactionnaire
Aujourd’hui, pour comprendre la centralité de Zemmour, une partie de la presse semble s’accorder sur le rôle qu’a joué son omniprésence depuis près de vingt ans dans les médias, sautant de l’un à l’autre au fur et à mesure de ses évictions en raison des controverses voire des procédures judiciaires qu’il a régulièrement suscitées. Le documentaire « Veni, Vidi, Vichy » de l’émission « Complément d’enquête » du 4 novembre a ainsi mesuré la place exorbitante que lui conférait son émission quotidienne sur CNews.
Ses livres brassent crescendo tous les thèmes de la réaction contemporaine : antiféminisme, nationalisme, nostalgie d’une grandeur imaginaire de la France, peur des étrangers et de l’islam. Et, en effet, il est loin d’être un cas isolé, puisqu’au fil du temps, de nouveaux piliers des plateaux télévisés se sont imposés. Nata