Fang Fang

Écrivaine

Fang Fang est une écrivaine chinoise, de son nom de naissance Wang Fang (汪芳), née à Nankin en 1955. À deux ans, elle déménage avec sa famille à Wuhan, où elle vit aujourd’hui. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, elle travaille comme manutentionnaire pendant plusieurs années. En 1978, deux ans après la fin de la Révolution culturelle, elle est admise à l’université de Wuhan, où elle étudie la littérature chinoise. Après avoir obtenu son diplôme, elle est affectée au département des séries télévisées de la chaîne de télévision de la province de Hubei en tant que scénariste. En parallèle, elle écrit son premier roman. Sa notoriété augmente en 1987 avec Une vue splendide (Philippe Picquier, 1995, trad. par Dany Filion), pour lequel elle reçoit le Prix national du meilleur roman en 1989. Ce récit est considéré comme l’une des premières œuvres du néoréalisme, qui émerge alors en Chine. Elle a écrit plus de quatre-vingt romans et essais, et a été plusieurs fois primée.

En 1989, elle est admise à l’association des écrivains de Hubei, dont elle sera aussi présidente, pour deux mandats. Elle est également membre du comité national de l’association des écrivains chinois, ainsi que présidente et rédactrice en chef d’un magazine artistique et littéraire Yangtze. En 2016 paraît Funérailles molles (L’Asiathèque, 2019, trad. Brigitte Duzan et Zhang Xiaoqiu) qui est dans un premier temps acclamé par la critique, et se voit même attribuer le prix Lu Yao, avant d’être censuré à la suite de vives attaques menées par les ultranationalistes.

Pendant la période de confinement suite à la pandémie de Covid-19, elle rédige un journal de Wuhan (武汉日记), compte rendu quotidien de la ville confinée, sur les médias sociaux. Elle se heurte de nouveau à des réactions hostiles des ultranationalistes, bientôt soutenus par le rédacteur en chef du journal conservateur Global Times, notamment en raison du fait que diverses traductions sont annoncées aux États-Unis et en Europe.

En France, le journal écrit par Fang Fang durant la quarantaine de Wuhan paraîtra le 9 septembre 2020 aux éditions Stock, sous le titre Wuhan, ville close, dans la traduction de Frédéric Dalléas et Geneviève Imbot-Bichet.

Traducteur-interprète en chinois depuis une vingtaine d’années, Frédéric Dalléas a traduit « Dans la marée de l’incertitude, une lettre de Wuhan » publié par AOC. Il a notamment été l’interprète des écrivains Mo Yan, Wang Anyi, Murong Xuecun et Fang Fang, ainsi que des cinéastes Wang Bing et Wang Xiaoshuai. Il travaille régulièrement avec Courrier international et consacre une partie de son activité à la traduction de sous-titres de documentaires (pour Arte) et de fictions (notamment pour le festival du cinéma d’auteur chinois Allers-Retours).

Ses publications dans AOC

12 mai 2020