Les objets catastrophés – sur l’exposition d’Hikaru Fujii à La Fondation Kadist
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On devinera aisément lequel de ces termes retient l’attention des algorithmes du géant réseau social. C’est seulement après avoir fait mine que ce n’était « que de l’art » et arboré un visage innocent dénué de tout potentiel subversif, que Kadist sera autorisée à rendre public son post. Un signe parmi d’autres du contrôle exercé par le gouvernement japonais sur la circulation des informations liées au nucléaire.
Rétro pédalage. Nous sommes le 11 mars 2011, la région de Fukushima est touchée par un séisme de magnitude 9, qui engendre un énorme Tsunami faisant 18 000 victimes, qui provoque à son tour l’explosion d’une centrale nucléaire, contaminant l’air de radioactivité, causant un nombre de décès encore aujourd’hui indéterminé (le gouvernement recense 1700 cas de cancers quand les associations annoncent près de 10 000 cancers les dix prochaines années). La catastrophe est triple, le traumatisme profond, la teneur et la durée des effets, inconnue.
Ce n’est pas la première fois qu’Hikaru Fujii y consacre son travail artistique. En 2012, il réalisait déjà Project Fukushima, qui documentait l’élaboration d’un festival de musique et de poésie cinq mois après l’explosion nucléaire, auquel participaient nombres d’artistes dont Otomo Yoshihide, Michiro Endo, Ryuichi Sakamoto, Ryoichi Wago. En 2013, son film Asahiza donnait à entendre des témoignages sur un ancien cinéma du quartier de Minamisoma.
Depuis, l’ar