Littérature

L’heureux livre d’heures – sur Les heures heureuses de Pascal Quignard

Écrivain

Choisir – comme le fait Pascal Quignard avec ce magnifique douzième volume du Dernier Royaume – de célébrer Les heures heureuses, c’est prendre le contre-pied du mouvement le plus courant dans la production littéraire, celui qui consiste à tabler sur l’irruption d’un instant tragique pour nous rappeler à l’ordre de la vie, du vif du vivant en nous, celui que nous laissons si aisément s’enfouir sous la routine, l’habitude de gestes et de pensées.

Un univers en expansion, dont l’origine est vouée à demeurer obscure, l’avenir incertain et les contours mouvants : dans le Dernier royaume de Pascal Quignard, qui compte désormais douze volumes, l’espace et le temps se confondent. Alors que l’insondable question de l’origine hante l’œuvre toute entière de Pascal Quignard, et persiste de mille façons dans ce nouveau volume (« Nous n’avons pas d’image plus précise de l’origine qu’un rayonnement fossile émis trois cent quatre-vingt mille ans après l’étrange flash de l’implosion souche »), il n’est certes pas anodin de noter qu’au sein du Dernier royaume lui-même, cette origine obscure ne se situe pas au début de l’histoire mais en son centre : introduit rétrospectivement dans l’ensemble pour en constituer le huitième tome, Vie secrète a en effet été écrit bien avant les trois premiers parus en une salve unique, l’année 2002.

publicité

De même que ces trois volumes intitulés Les Ombres errantes, Sur le jadis et Abîmes sont assurément fondateurs dès leurs titres hautement signifiants, le titre même de Vie secrète semble a posteriori relever du principe actif, quand ce si beau livre paru en 1998 au sortir d’une maladie dévastatrice peut donc être considéré comme le noyau atomique, ou alors, disons, le cœur battant de l’ensemble – il suffit pour ce faire d’entendre dans cette « vie secrète » un écho de ce que les Romains nommaient, ainsi que le rappelle volontiers Pascal Quignard, la vera vita viva, la « vraie vie vive », celle qui coule de source en chacun quand bien même elle serait souvent si souterraine qu’elle n’apparaîtrait plus que sous forme de résurgences, oniriques ou non, dans le cours de nos existences que tout nous enjoint de prétendre ordonnées, canalisées, guidées par la raison.

Voilà qui invite aussitôt à une petite digression concernant l’ensemble du Dernier royaume avant d’avancer à la découverte des Heures heureuses dont le titre, pour le coup, entraîne un mouvement de ronde par son plaisant jeu d’assonances, initiant une inflexion dans le mouvement d’ensemble.

L’univers en expansion que déploie (ou qui constitue) le Dernier royaume rend immédiatement caduque la tentation cartographique, faute de présenter aucun contour préétabli, aucune frontière lorsque l’auteur, qui l’explore à mesure qu’il l’invente, s’aventure sans boussole aux lisières de notre ignorance – non pas notre petite ignorance personnelle, mais l’ignorance collective, celle que la mécanique sociale nous invite à oublier au fil des jours productifs : nous invite à ignorer l’ignorance et ces zones où la pensée se dé-robe, ainsi que le disait Georges Bataille.

Pour autant, ce Dernier royaume a la particularité de posséder un dehors : puisque Pascal Quignard a publié depuis vingt ans de nombreux livres qui ne sont pas venus s’inscrire au sein de ce Dernier royaume. Et c’est bien parce qu’ils sont au-dehors que ces récits, romans, contes ou essais d’une grande liberté formelle offrent de puissants éclairages sur le Dernier royaume – je songe tout particulièrement à Boutès (Galilée, 2008), qui doit son titre à un personnage mythique et inoubliable que tout oppose à Orphée et qui fait d’ailleurs retour ici, mais aussi au très remarquable La réponse à Lord Chandos (Galilée, 2020), ainsi qu’à l’épais et foisonnant volume qui porte le si beau titre La vie n’est pas une biographie (Galilée, 2019).

Quignard à sa manière rejoint quelques-unes des leçons majeures de la physique contemporaines. Ici, ce n’est plus le temps qui passe, mais les êtres.

La vie n’est pas une biographie entretient de si profondes affinités avec Les heures heureuses qu’il réclame qu’on y revienne brièvement. En écho à une merveilleuse citation de T.S. Eliot (« Nous n’avons existé que pour cela : pour cela / qui n’est pas consigné dans nos nécrologies »), Quignard montre comment tout travail biographique, quelle que soit sa qualité, tend à réduire la vie à une chaîne de causes et d’effets et à gommer le vivant au prétexte de raconter « une vie ». Elle ignore le sauvage en chacun, qui est précisément ce qui revient dans la nuit, le rêve, la passion amoureuse et parfois le geste artistique, qui ne sont pas davantage conditionnés par quelque récit que ce soit que les pulsions ou le mouvement de la vie même. Je m’autorise ici une citation un peu longue, tant elle éclaire puissamment Les heures heureuses : « Notre voix est de bout en bout construite et apprise. Nous sommes tellement hétéronomes, tellement studieux, tellement bien élevés, tellement savants, tellement influençables, tellement érudits. Nous sommes tellement devenus une “personne” humaine ; une personne grammaticale ; un masque ; le porte-voix d’une autre voix. Or dans les plus beaux instants du temps gémit dans notre bouche une langue qu’elle ignore. Il faut aimer ce râle très ancien qui est comme notre chant spécifique que les langues désarticulent et refoulent. »

Évidemment, si ces ouvrages ne s’inscrivent pas dans le Dernier royaume, ce n’est pas dans le but initial d’apporter un éclairage latéral. C’est d’abord qu’ils n’obéissent pas à la contrainte première qui est à l’œuvre dans cette suite que l’on s’en veut aussitôt de nommer « suite » tant l’ensemble est résolument erratique.

Cette contrainte dont je parle est ce qui lui donne sa logique, sinon constitutive, en tout cas générative. Pascal Quignard me l’expliquait ainsi, au cours d’un entretien pour le journal Le Monde réalisé en 2020, à la parution du précédent volume du Dernier royaume : au départ, il s’agissait de retrouver un effet comparable à ce que provoque « l’association libre » dans la cure psychanalytique au cours du « travail répétitif, obsessionnel que peut être l’exercice littéraire et qui ne s’y prête pas » ; il s’agissait en somme de créer « une série océanique dans laquelle la règle ferait que chaque chapitre serait suivi de ce qui lui était le plus autre ». Se donner la capacité « toute honte bue » de « passer d’une idée à l’autre dans le vide » permet de faire surgir, parfois, « une petite part de l’âme inconsciente », dans le vertige d’une interrogation brisée en mille et une facettes, « et c’est pour ça qu’il fallait que ce soit long ».

Les premiers et brefs chapitres des Heures heureuses illustrent parfaitement cette logique de l’illogique qui est à l’œuvre : le premier nous invite à partager les soirées réglées comme papier à musique de Napoléon III et sa cour à Compiègne, où le dîner commençait à sept heures de manière à ce que chacun se lève de sa chaise « à huit heures et vingt-cinq minutes » afin de s’ennuyer ferme trois heures au salon, où « le chambellan de l’impératrice se plaçait derrière un piano droit qui avait une manivelle et il se mettait à la tourner sans plus jamais s’interrompre. On dansait au son de cette musique aigre et monotone. Tout le monde s’ennuyait. Chacun se demandait : “Quelle heure est-il ?” ».

Aucun rapport apparent, sinon bien sûr le mot « heure », lorsque le deuxième chapitre nous précipite au chevet de Jean de la Croix, au couvent d’Ubeda, le 14 décembre 1591, la nuit de sa mort. « Six frères à droite, six frères à gauche. / Avant de mourir il demanda aux frères qui l’entouraient : / – Quelle heure est-il ? / L’un d’entre eux dit qu’il pensait qu’il allait bientôt être minuit. / Mais Jean fit non de la tête / – Il n’est pas minuit parce qu’à cette heure-là je serai devant notre Seigneur et je réciterai matines. »

D’un chapitre l’autre, la question demeure, quelle heure est-il ? Mais l’heure n’est pas du tout la même. À Compiègne, mesurant le temps qui passe à la minute près, elle est réduite à sa fonction d’inscription dans le temps chronologique et linéaire jusqu’à la caricature, en cette période de rationalisation économique du monde que fut le Troisième Empire (rationalisation qui s’est évidemment accompagnée d’une inflammation ésotérique à faire tourner les esprits davantage que les tables).

Contrairement aux dates qui n’ont pas d’autre fonction que de figer des repères dans le temps aplati de la chronologie, les heures sont cycliques comme les saisons peuvent l’être, avec lesquelles elles partagent une réalité physique, et donc sensible, qu’ignorent les dates, constructions mentales.

Au plan sensible, au secret de nos vies, les heures sont tout autre chose, et c’est ce qu’annonce le deuxième chapitre et que relance le suivant. Contrairement aux dates qui n’ont pas d’autre fonction que de figer des repères dans le temps aplati de la chronologie, les heures sont cycliques comme les saisons peuvent l’être, avec lesquelles elles partagent une réalité physique, et donc sensible, qu’ignorent les dates, constructions mentales. Cette réalité sensible imprime les profondeurs de nos mémoires. « Car reste – à l’arrière de l’horizon de leur monde, à l’arrière de la constitution de leurs annales – un temps qui n’appartient pas aux langues des humains, ni aux récits qu’ils rapportent, ni aux phrases qu’ils expriment, ni aux règles de concordance qui les encodent. (…) Les Horae de Rome, les Hôrai des Grecs n’appartiennent pas au monde des mortels. Les Hôrai désignaient les saisons inhumaines qui rythment la durée de tous les êtres et les événements de la nature à la surface de la terre. »

Les heures tournent, et c’est en cela qu’elles sont les « héritières du temps cosmique primordial ». Les heures tournent, il faut ici l’entendre, évidemment, non pas au sens où l’on dit que l’heure tourne pour compresser encore plus le destin dans le temps chronologique, mais au sens où perpétuellement elles reviennent dans leur perpétuelle métamorphose, secrètement reliées entre elles loin en-dessous du calendrier dont on raye les jours l’un après l’autre ; ou, « plutôt », elles sont le lieu d’une « morphose continue (…) qui rapatrie à la nuit d’origine comme nous-mêmes à la chair que la langue refoule ». C’est en cela qu’elles sont ouvertes au « jadis », notion à ce point importante dans le Dernier royaume que, on l’a dit, le deuxième volume s’intitulait Sur le jadis. Le voici de retour ici, et dès les premières pages : « Pour le dire en termes plus modernes, le jadis accumule silence, obscurité et profondeur, alors que le passé crypte le mythique, le biographique, le légendaire. » Toujours chez Pascal Quignard revient ce leitmotiv : « D’un côté l’argumentable, de l’autre l’intraitable. / D’un côté le discours, la ligne droite, les plaisirs de l’identité, la tiédeur du foyer, les étapes régulières, la fortune, de l’autre le roman, le coup de foudre, le caprice bouleversant, la densité, l’éclair, la saute, l’incandescence, l’amour. » On pourrait ajouter : d’un côté la culture, de l’autre l’art à l’instant de sa pratique, son irruption dans la vie du lecteur, de l’auditeur ou du spectateur comme dans celle de l’artiste (quand bien même le geste artistique serait voué soit à l’oubli, soit à devenir culture, ce qui en définitive est heureux : tout sera toujours à refaire).

Ici, force est de reconnaître que le cours de cet article se trouve devant un carrefour dont les branches en étoiles sont si nombreuses qu’elles sont incalculables, d’autant qu’elles se démultiplient dès qu’on en approche… Il faut certes relever une fois de plus le paradoxe que Quignard pousse toujours extrêmement loin : tout au long des pages se pressent les fruits d’une érudition qui semble, du point de vue du lecteur en train de lire, sans borne. Mais cette érudition n’est pas une fin en soi, c’est même tout le contraire – ce qui justifierait, au passage, le fait que Quignard aime à parler de son Dernier royaume comme d’un paysage de « ruines » où il explore à la façon de l’archéologue un « jadis » archaïque et cependant bien présent dans nos vies puisque, contrairement au passé, il n’est pas enfui mais enfoui dans l’épaisseur de nos vies.

Pour le dire en d’autres termes que ceux de Pascal Quignard, joue ici la conviction que la littérature, en tant évidemment qu’elle est un art, une pratique artistique, relève d’une forme de désapprendre – désapprendre les normes, les évidences, la mécanique de la cause et de l’effet constitutive de nos modes de pensées et qui ne cesse, ici, d’être renvoyé à son caractère de maîtrise illusoire. Mais nul ne saurait désapprendre qui n’aurait appris – et le vertige qui peut nous saisir certaines pages provient bien du fait que le mouvement de désapprentissage est ici d’autant plus ample que l’érudition, de fait, est vaste : aussi vaste que la volonté de ne pas la laisser ensevelir la vera vita viva, de ne pas la laisser se figer dans l’inertie du savoir qu’on thésaurise.

C’est cette volonté qui la remet sans cesse en mouvement, qui la rend à un désir de connaissance au risque de la ruine : la vérité en devient « un désabusement ; elle est une dépravation ; elle est un désespoir. Elle dé-falsifie. C’est simplement la joie de sentir enfin ce qui sent. C’est une joie de désillusion. Cette désidération est une extase. La vérité est toujours une démystification qui suppose la mystification qui la fonde et qu’elle met progressivement à nu. C’est une joie de dénudation. Toute société survit dans l’automystification sur son fonctionnement, afin d’assurer sa pérennité, dans l’espérance de dissimuler son caractère extraordinairement sexuel (…), autodestructible ».

Et si l’on a parlé d’univers en expansion, en expansion du dedans, ce qui ne peut qu’inviter l’espace-temps de la relativité générale, c’est bien parce que Quignard à sa manière rejoint quelques-unes des leçons majeures de la physique contemporaines. Ici, ce n’est plus le temps qui passe, mais les êtres. Si, dans le temps comme dans l’espace ce sont les hommes qui se déplacent, malheureusement dépourvus du don d’ubiquité et dans l’espace et dans le temps mais heureusement pourvu du pouvoir imaginaire d’y voyager, l’expression « le temps qui passe » en devient une métaphore aussi dépourvue de réalité que celle qui veut que « le soleil se lève » : la relativité générale a renvoyé la première au rang d’anachronisme comme Galilée avait fait de la seconde, aussi puissamment ancrées demeureraient-elles toutes deux dans nos habitudes de pensée rationnelles.

Reste ce par quoi il aurait sans doute fallu commencer : c’est qu’il est question ici des heures heureuses – puisque les heures bien entendu peuvent relever du « mal heur », c’est-à-dire de la malchance autant que du « bon heur ». Si leur homonymie entraîne forcément une certaine confusion (l’expression « à la bonne heure ! » en témoigne), les mots « heure » et « heur » ont en effet des histoires (c’est-à-dire des épaisseurs dans le temps) bien différentes. Et pourtant, à leur façon, ces histoires se rejoignent. À ouvrir le dictionnaire étymologique, on mesure à quel point Quignard en joue de bout en bout, dans ce volume : le mot « heur » qui a presque disparu de l’usage sinon sous ses dérivés omniprésents est issu par évolution phonétique du latin augurium, qui désigne le présage (favorable ou non). Comment ne pas jubiler de découvrir qu’il appartient à cette famille du verbe augere, « accroître » ? C’est, selon Le Robert étymologique, « à la suite d’un glissement de sens qui s’explique par le recul des croyances païennes » que le mot a pris le sens de « sort, condition, destinée »[1].

Choisir de célébrer les « heures heureuses », c’est prendre le contre-pied du mouvement le plus courant dans la production littéraire, celui qui consiste à tabler sur l’irruption d’un instant tragique pour nous rappeler à l’ordre de la vie, du vif du vivant en nous, celui que nous laissons si aisément s’enfouir sous la routine, l’habitude de gestes et de pensées.

« Écrire est rechercher la chance », écrivait Georges Bataille dans l’un de ses textes les plus ésotériques, Le Petit, et il savait bien que la chance elle aussi peut-être bonne ou mauvaise, tant la chance est le mouvement même de la vie, qui toujours rebondit pour faire retour, comme les heures, comme les saisons. C’est bien ce à quoi s’emploie très spécifiquement Quignard ici, chercher la chance heureuse, celle qui rouvre dans l’épaisseur d’un temps qui précède nos chronologies le sentiment de la vraie vie vive qui persiste en chacun – et nous fait vivre bien davantage que les projets, les ambitions, les déceptions de nos vies ordonnées en existences bien comprises.

Choisir de célébrer les « heures heureuses », c’est prendre le contre-pied du mouvement le plus courant dans la production littéraire, celui qui consiste à tabler sur l’irruption d’un instant tragique pour nous rappeler à l’ordre de la vie, du vif du vivant en nous, celui que nous laissons si aisément s’enfouir sous la routine, l’habitude de gestes et de pensées.

Il est de fait bien plus difficile, c’est d’ailleurs et très certainement la grandeur de À la recherche du temps perdu, de jouer dans une œuvre du mouvement symétrique qu’est l’irruption d’une forme de joie « suffisante et sans autre preuve à me rendre la mort indifférente » (Proust). Ce sont ces moments de lumière intense qui sont attachées à certaines heures, certains ciels, certaines saisons, qu’illustre Les heures heureuses, pour nous rappeler à l’ordre de la vie : pour nous rappeler que, malgré tout, « le mal dans nos sociétés est moins remarquable que la vie ne l’est sur la terre. Même la mort est moins singulière qu’elle. La nature est la merveille de ce monde. Et la nudité des corps désirants alerte, surprend, déprave, délecte encore plus que la vie, les fleuves, les rives, les chants des oiseaux, les montagnes, les nuages, les neiges ».

Il en résulte un livre d’heures, certes pas au sens religieux du terme, qui rassemble des images ciselées, autant de vignettes trouant le temps social. En guise de conclusion, on citera l’intégralité d’un très bref chapitre, le cinquième, intitulé « La plage d’Ischia », d’autant plus saisissant qu’il relève d’une forme de très grande banalité – et l’on se contentera, rendu ici, de noter avant d’ouvrir les guillemets l’emploi du « on » impersonnel sans lequel rien ne pourrait sonner juste, ainsi que l’usage de l’imparfait qui seul pouvait rendre le présent ainsi perméable au jadis (à moins que ce ne soit l’inverse) :

« On suivait les rouleaux de la mer. L’obscurité envahissait le ciel. Avec M. on avançait de plus en plus lentement parce qu’on ne voyait plus grand-chose. On suivait la frange d’écume qui scintillait dans la nuit. Comme les escargots suivent la trace argentée de leur bave. On retrouvait dans le noir – dans le sable noir du volcan – les gargotes aux légumes frits, aux aubergines coupées en si fines lamelles, aux poivrons de toutes les couleurs, aux olives de Lucca, les restaurants de poisson où on faisait frire les seiches, les calamars, les crevettes, les pâtes aux vongole, les petites soles, les anchois frais à peine saisis dans l’huile crépitante.
Heures heureuses, infiniment heureuses. »

Pascal Quignard, Les heures heureuses, Albin Michel, août 2023.


[1] Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction de Alain Rey.

Bertrand Leclair

Écrivain, Critique littéraire

Notes

[1] Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction de Alain Rey.