Histoire

Kyle Harper : « Climat et épidémies ont précipité la chute de Rome »

Journaliste, Journaliste

Quand un changement climatique favorise l’évolution de bacilles virulents, tel celui de la peste bubonique, un empire peut s’effondrer. C’est précisément ce qui s’est passé pour Rome. Dans un ouvrage important, paru en français l’an dernier, l’historien américain Kyle Harper analyse brillamment le rôle décisif (et non exclusif) des facteurs climatique et épidémique dans cet événement historique majeur. Il tente ici un parallèle avec la situation pandémique actuelle.

Professeur d’histoire à l’université d’Oklahoma, Kyle Harper a publié en 2017 The Fate of Rome (Princeton University Press), un livre majeur dont la version française Comment l’Empire romain s’est effondré (La Découverte) a paru en janvier 2019. Un livre qui mériterait de devenir un best seller à la faveur du relatif confinement auquel nous sommes désormais tous plus ou mois astreints. Harper y souligne le rôle majeur joué par des non-humains dans cet effondrement : le climat et des bacilles. Comment ne pas faire immédiatement le parallèle avec notre actualité, à la fois générale (la condition anthropocène) et plus immédiate (la pandémie du COVID-19) ? Kyle Harper a accepté prudemment, et intelligemment, de se prêter à l’exercice. SB

Vous avez travaillé sur la chute de l’Empire romain, mettant en évidence le rôle décisif des épidémies et du changement climatique. Avant de revenir à la variable climat, pouvez-vous nous dire comment vous recevez ce qui se passe actuellement sur la planète Terre, avec cette pandémie de coronavirus ?
La pandémie de coronavirus est un modèle très distinctif de l’histoire humaine, se répétant sous nos yeux. Le schéma est que notre population augmente, nous empiétons sur les habitats naturels, nous contractons de nouveaux agents pathogènes provenant de réservoirs d’animaux, ceux-ci mutent et s’adaptent aux humains, puis se propagent dans les sociétés humaines. Les détails n’étaient pas prévisibles, mais le phénomène général l’était. En fait, il convient de remarquer que les virus comme ce coronavirus constituent un trait spécifique propre à l’expérience des humains. La plupart des autres primates – à l’instar du chimpanzé, notre plus proche parent – n’est pas sujet à un grand nombre de maladies virales sévères de type respiratoire. Ils vivent au sein de petits groupes mobiles de population – disons entre 100 et 150 individus – et les pathogènes qui doivent sauter d’un poumon à l’autre pour se propager n’y font pas long feu. À l’inverse, les humains connaissent des dizaines de virus respiratoires identifiés. La plupart proviennent des chauve-souris ou des rongeurs, dont les populations sont beaucoup plus importantes. Certains de ces virus respiratoires, comme la rougeole ou la variole, étaient autrefois totalement dévastateurs. Ils ont, par le passé, émergé exactement comme le coronavirus aujourd’hui. J’espère que la crise actuelle servira d’alerte et nous aidera à nous préparer pour la prochaine, car il est certain que cela se reproduira. Nous sommes près huit milliards d’humains. Nous vivons dans des mégalopoles. Nous sommes intriqués à la nature, et sommes en contact étroit avec les maladies des animaux. Et comme nous sommes de plus en plus interconnectés les uns aux autres, ces agents pathogènes se diffusent plus loin et plus vite qu’avant. Cela se reproduira, encore, et encore.

Ce qui semble incroyable, c’est l’effet immédiat sur l’économie mondiale, alors même que le nombre de cas ou de morts demeure pour le moment très faible rapporté, par exemple, aux « pestes » que vous étudiez dans votre ouvrage… Vous insistez sur la notion de résilience : notre monde est-il moins résiliant que l’Empire romain ?
C’est une question intéressante, à laquelle je pourrais distinguer plusieurs niveaux de réponse. Les agents pathogènes diffèrent bien sûr par leur virulence et les sociétés diffèrent par leur résilience. COVID-19 est plus virulent que la grippe saisonnière, mais moins virulent que le virus de la variole, qui a provoqué des épidémies historiques majeures. Il est très certainement moins virulent que la maladie bactérienne connue sous le nom de peste bubonique, qui fut responsable des chocs biologiques les plus importants de l’histoire de l’humanité. Doté de systèmes de soins de santé avancés et d’une biomédecine efficace, notre monde apparaît, à bien des égards, plus résilient. Mais nous dépendons davantage des voyages et de chaînes d’approvisionnement longues et complexes. Plus largement, l’effet d’une épidémie se fait toujours sentir en conjonction avec les circonstances sociales et économiques.
Le climat et les épidémies ont précipité la chute de Rome. Ce ne sont pas les épidémies seules qui se sont avérées aussi disruptives mais la conjonction de ces épidémies et de faiblesses structurelles sous-jacentes ou d’autres événements géopolitiques. Prenons l’exemple de la Peste de Cyprien, une épidémie du milieu du IIIe siècle. Nous ne savons pas quel agent pathogène l’a provoquée, mais nous avons les preuves qu’il s’agissait d’un microbe particulièrement mortel. Pourtant, la Peste n’a pas agi seule. L’économie romaine était déjà affaiblie. L’agriculture avait déjà souffert de sécheresse. Le système politique était traversé de tensions et de faiblesses intrinsèques, et l’Empereur bataillait pour maintenir sa légitimité à travers l’ensemble d’un immense territoire. Les ennemis aux frontières étaient plus actifs et invasifs. C’est la combinaison de tous ces facteurs au même moment qui a emporté la résilience de l’Empire romain. Le résultat, ce fut la « crise du IIIe siècle » qu’on a fort justement appelé la « première chute de l’Empire romain ». Le système impérial qui a émergé après cette crise s’est révélé assez différent, avec un empereur d’un autre type, un nouveau système monétaire, et même un nouveau Dieu. La peste n’a pas à elle seule causé tout cela, mais elle ne saurait pour autant être considérée comme un facteur mineur.

Ce qui est notamment frappant à la lecture de votre livre, c’est ce sentiment eschatologique, l’impression de vivre l’effondrement qui précède la fin du monde. Dans sa préface à la traduction française, l’historien Benoît Rossignol cite Jared Diamond, qu’on peut d’une certaine façon considérer comme le premier « collapsologue ». Votre insistance sur la résilience est-elle une manière d’atténuer l’idée très actuelle d’effondrement ?
J’essaie de souligner à la fois la résilience et l’effondrement. Dans les bons modèles, ceux-ci ne s’excluent pas mutuellement. Les sociétés peuvent survivre jusqu’à un certain point aux chocs biologiques. Le plus difficile est de comprendre la complexité de ces systèmes sociaux et leur contexte environnemental. C’est un moment intéressant pour les historiens professionnels qui travaillent sur ces questions. Certains regardent de haut Diamond et son travail, lui reprochant d’être simpliste, trop vulgarisateur — et c’est un géographe, pas un historien… Mais par l’aspect provocateur son travail, et en particulier De l’inégalité parmi les sociétés (Gallimard, 2000), a eu une influence particulièrement stimulante s’agissant des questions qu’il nous faut adresser au passé. J’ai tendance à voir l’étiquette « collapsologue » comme une manière d’insulter les chercheurs qui tentent d’apporter des éléments forts à propos des facteurs causaux, alors même que c’est précisément ce que doivent faire les historiens. Je déteste les travaux d’histoire dans lesquels tout est soi-disant tellement « complexe » qu’il en devient impossible de dégager des facteurs explicatifs, et que finalement il ne se passe rien. Le passé antique était très mouvant, avec des périodes de croissance et des périodes de repli, des périodes d’expansion impériale et des périodes de fragmentation. Nous savons désormais que les facteurs environnementaux ont joué un rôle majeur dans ces changements. J’ai été parfois qualifié de « catastrophiste », mais je n’aime pas cette étiquette parce qu’elle souvent utilisée pour dénaturer une démonstration beaucoup plus nuancée. J’ai horreur des gens quand ils critiquent ce type d’approche en la qualifiant de « déterminisme environnemental » — une sorte d’épouvantail qui ne correspond pas à l’argument que des gens comme moi essayent de défendre : ignorer l’environnement en tant que force de l’histoire relève de l’aveuglement volontaire.

On assiste à un mouvement de panique face à l’épidémie, une panique associée notamment à la circulation de l’information à l’ère des réseaux sociaux et aux exigences de transparence démocratique. Est-ce une différence fondamentale avec la période de l’Antiquité que vous avez étudiée ?
Oui, c’est une différence, en particulier la vitesse de circulation de l’information et la décentralisation de l’information. Mais je pense que ce genre d’événements traumatisants élève la température émotionnelle, pour ainsi dire, et dans les périodes de peur et d’incertitude, les fausses informations prospèrent. Dans l’Antiquité, ils ne disposaient d’aucune théorie des microbes ou des virus, et ne comprenaient pas vraiment les causes d’une maladie épidémique. Ils ne disposaient pas non plus d’interventions médicales efficaces contre ces maladies. La peste était donc une chose terrifiante. Ils pensaient ces maladies en termes scientifiques en parlant de « miasmes », une sorte de corruption de l’atmosphère qui frappait tout le monde d’un coup. Mais le plus souvent, ces cultures anciennes appréhendaient ces épidémies comme un signe de la colère de Dieu. Ainsi pendant la Peste antonine, une épidémie qui a frappé les Romains dans les années 160, la réponse sociale consistait à essayer d’apaiser le dieu Apollon. Lors des siècles chrétiens suivants, l’épidémie était vue comme l’expression de la fureur de Dieu et le signe de l’imminence de la fin des temps. Comme historiens, il nous faut lire ces textes en empathie pour comprendre combien ces « pestes » inexplicables ont été vécues comme des événements véritablement terrifiants. Et il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin sur internet pour se rendre compte combien les pandémies contemporaines ou les invasions de sauterelles déchainent les imaginations !

Quels sont les effets du coronavirus aux États-Unis, en pleine période pré-électorale ? La gestion de l’administration Trump, qui consiste essentiellement à fermer les frontières, est critiquée.
C’est tellement imprévisible. Il deviendra peut-être de plus en plus clair que la réponse américaine a été lente et désorganisée, et que l’incompétence a coûté des vies. La minimisation du danger par Trump semblera plus absurde et délirante. Mais je dois confesser que je n’avais pas réussi à prédire comment le pays réagirait à Trump ! Comme historien, c’est fascinant d’assister à tout cela. D’être confronté à tant d’imprévisibilité ! L’intersection entre politique, économie et santé est remarquable. Si les marchés s’effondrent, que la pandémie gagne du terrain au point de n’être plus maîtrisable et qu’il devient évident que de meilleures interventions en matière de santé publique eussent été plus efficaces, cela entamera profondément la confiance dans l’administration. Et compte tenu du niveau déjà très bas de confiance des citoyens envers les principales institutions, à commencer par les médias, de tels éléments de déstabilisation ne peuvent que gravement nous inquiéter. Afin d’atténuer la transmission de la maladie, nous avons besoin d’insister sur la nécessité d’une approche rationnelle de santé publique. Des restrictions concernant les transports ou l’interdiction de rassemblement peuvent être efficaces pour ralentir la progression du virus. Mais cela peut s’organiser intelligemment, en prenant soin de ne pas stigmatiser les autres.

Pour en revenir à vos travaux d’historien : pourquoi vous semblait-il aussi important de faire des bactéries et des virus mais aussi des volcans et du climat des sujets historiques ? En quoi les évolutions récentes de la science offrent-elles des sources nouvelles aux historiens ?
La situation actuelle nous permet de comprendre pourquoi… Les sociétés humaines sont profondément influencées par leur contexte naturel. Le climat est fondamental et les environnements de santé également. Et parce que nous devons comprendre comment le climat fonctionne et comment nos agents pathogènes évoluent, nous en savons plus que jamais sur l’histoire du climat et l’histoire de l’évolution des agents pathogènes. Une partie de cela est technologique. Il a fallu une décennie et un milliard de dollars pour séquencer le premier génome humain. Maintenant, cela ne coûte que quelques centaines de dollars. Les données génétiques sont omniprésentes. Pour les historiens, c’est une nouvelle source étonnante. Tout simplement parce que les génomes sont comme une archive historique. L’ADN nous informe de l’histoire de l’évolution et des relations évolutives entre pathogènes. Dans le cas de la pandémie actuelle, l’ADN nous informe que le pathogène est très lié au coronavirus des chauve-souris et nous procure ainsi de nombreux éléments sur l’origine du virus.
Ce même type d’information est de plus en plus disponible en gros, ce qui nous donne une idée beaucoup plus profonde et plus riche de l’origine de nos agents pathogènes. Bien sûr, je pense que ce que nous avons appris au cours de la dernière décennie n’est que la partie émergée de l’iceberg. Nous apprenons des choses étonnantes sur la peste, la variole, la rougeole, la grippe et la tuberculose, par exemple. Mais il reste encore beaucoup à apprendre. Toute l’histoire de la peste bubonique a été réécrite au cours de la dernière décennie simplement en raison des preuves génétiques. Nous savons maintenant qu’elle était très présente à l’âge du bronze, uniquement en raison de l’ADN archéologique. Et pourtant, nous sommes plus près du début de cette révolution dans nos connaissances historiques que de la fin. C’est ce qui est si excitant.

Dans votre livre, vous étudiez la peste de Justinien – « un profond séisme dans la morale humaine » – ou la « peste oubliée » de Cyprien…
La peste de Justinien était une pandémie de peste bubonique qui a commencé en 541. À bien des égards, on peut la considérer comme un aperçu de ce qui sera la plus célèbre peste noire médiévale du XIVe siècle. La pandémie a été causée par le même pathogène — la bactérie yersinia pestis. Il y a dix ans, les historiens ne savaient pas si cette bactérie était vraiment l’agent pathogène. Maintenant, nous le savons, car l’ADN archéologique a été récupéré auprès d’une dizaine de victimes. Ces nouvelles preuves nous aident à comprendre la nature de la pandémie.
Par exemple, l’une des questions les plus difficiles concernant la peste de Justinien était de savoir quelle était son étendue au-delà des grandes villes de l’est comme Constantinople. A-t-elle atteint l’ouest ? A-t-elle pénétré les campagnes ? Ce sont des questions difficiles car les preuves manquent, tout simplement. Nous avons de bonnes preuves littéraires de la présence de la peste à Constantinople, et il faut être obsédé par la minimisation de la peste là-bas pour douter de sa gravité. Mais des questions légitimes sur sa diffusion ont persisté et semblaient insolubles. Alors, les archéologues et les microbiologistes ont commencé à rechercher l’ADN de la peste dans les squelettes de tombes contenant de multiples corps datant de la bonne période. Et, étonnamment, l’ADN de la bactérie a été trouvé à plusieurs reprises, chez des victimes d’Europe occidentale et dans de minuscules villages. Il s’agit là d’un tout nouveau type de preuve, qui permet de répondre à certaines des questions les plus épineuses sur cette pandémie. Et jusqu’à présent, tout indique l’ampleur et l’impact de la peste de Justinien. Nous ne connaîtrons jamais avec précision le nombre de victimes de cette tragédie biologique. Mais la peste de Justinien ressemble de plus en plus à la peste noire, qui a été très probablement l’événement biologique le plus dévastateur de l’histoire de l’humanité.

Dans votre livre, vous analysez longuement le rôle du climat. C’est devenu une préoccupation majeure depuis que nous avons pris conscience de la condition anthropocène : quelles leçons tirer là encore de l’exemple romain ?
Bien sûr, il existe de nombreuses différences, mais l’histoire romaine est un puissant rappel du fait que l’environnement est un facteur essentiel du sort des sociétés humaines. Mais ce n’est pas le seul. La causalité historique n’est jamais monocausale. Le changement climatique entrecoupera d’autres tendances – géopolitique, inégalités, etc. – de manière imprévisible. Mais ce qui est si troublant, c’est que dans le cas romain, nous pouvons voir comment des changements climatiques relativement modestes – d’un ou deux degrés centigrades – pourraient avoir des effets sociaux notables. L’ampleur du changement climatique au cours du siècle à venir pourrait être bien plus importante que cela. Et les effets sociaux du changement climatique ne sont pas linéaires. Ils sont très imprévisibles et ils croiseront d’autres défis environnementaux et sociaux de manière profonde et déstabilisante.

Les résonances avec notre époque sont légion. Ainsi, quand on songe à l’effondrement de Rome, on pense aux invasions barbares. Or, aujourd’hui, les populistes dépeignent les exilés et les réfugiés comme les nouveaux barbares. Que peut-on leur répondre à la lumière de l’Antiquité romaine ?
Je pense que cet angle peut être surestimé et potentiellement dangereux, mais il est important de comprendre. Nous ne devons jamais déshumaniser les réfugiés ni établir des parallèles à travers lesquels ils apparaissent comme des barbares. Le changement climatique est toujours plus difficile pour les pauvres, au sein des sociétés et entre elles. Inévitablement, les problèmes liés au climat, comme l’élévation du niveau de la mer, affecteront les sociétés du monde entier. Mais dans les pays en développement, les effets pourraient être catastrophiques. Nous avons besoin de bien meilleurs mécanismes pour faire face à ces défis en tant qu’espèce. Si l’Empire romain nous enseigne une leçon, c’est que les crises transcendent rapidement les frontières.

Comment l’humain peut-il infléchir ces forces que sont les épidémies et le climat, dont vous avez montré les effets politiques ? Vous évoquez en épilogue du livre « le triomphe de l’humanité » : qu’entendez-vous par là ?
Permettez-moi de me concentrer sur les épidémies. La pandémie actuelle de coronavirus était prévisible. Nous ne pouvons pas empêcher l’émergence de nouveaux virus. Mais nous pouvons mettre en place davantage de surveillance pour comprendre les plus grands risques. Nous pouvons investir davantage dans le développement de vaccins. Nous pouvons avoir de meilleurs protocoles de santé publique pour les tests et les interventions. Le coronavirus est mauvais, mais le suivant pourrait être pire. Il y en aura un prochain. Serons-nous prêts ?
Des historiens comme John McNeill ont décrit le XXe siècle comme « l’ère de l’accélération ». Je pense que c’est une belle métaphore, encadrée par l’histoire de l’environnement. La pression énorme que nous exerçons sur notre planète et ses systèmes complexes et interconnectés est sans précédent. Nous avons atteint une croissance moderne en nous emparant des ressources énergétiques de la planète et en la rendant sûre pour l’humanité — en « désinfectant » la planète. Mais notre triomphe est fragile. Prenons l’exemple de la résistance aux antibiotiques, une réponse évolutive des bactéries aux composés que nous utilisons pour les combattre. Rien ne garantit que nous n’entrerons pas dans une ère post-antibiotique, dans laquelle notre contrôle sur la nature est moins certain qu’il pourrait même sembler aujourd’hui, alors qu’il est clairement ténu.


Sylvain Bourmeau

Journaliste, directeur d'AOC

Raphaël Bourgois

Journaliste

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