Portrait du chercheur moderne en pilote de Formule 1
Que sont nos utopies devenues ? Il y a un an, après la peur et la sidération suscitées par la survenue du coronavirus, nombreux furent ceux, y compris dans les colonnes d’AOC, qui tentèrent d’imaginer ce que pourrait être le monde d’après, en partant du principe que plus rien ne serait comme avant.

Le long confinement provoqué par la première vague du virus nous imposant de nous poser, de nous recentrer et de réfléchir sur le monde tel qu’il dysfonctionne, le printemps 2020 fut une période extraordinairement productive sur le plan des idées, des débats et des utopies. On remettait en cause les vieux dogmes de la mondialisation néolibérale, synonyme d’ouverture des marchés et des frontières, de dérégulation et de concurrence tous azimuts, d’exploitation maximale des hommes et des ressources, de chaines de valeur incontrôlables et de paradis fiscaux inviolables.
À ces calamités de l’ancien monde qui le mèneraient inévitablement à son « effondrement », on opposait de nouvelles valeurs telles que la solidarité, la sororité, la justice, l’inclusion, la proximité, la décroissance, la démondialisation, les circuits courts, la traçabilité, le terroir, l’écologie, le care sans vraiment réaliser que ces valeurs n’étaient ni nouvelles, ni révolutionnaires mais profondément conservatrices. Elles ressurgissent toujours, sous une appellation ou sous une autre, dans les périodes de crise majeure où l’on se demande avec angoisse : « où atterrir ? ». Ce sont des valeurs-refuges, qui protègent et qui rassurent.
Ce beau printemps 2020, avec son cortège d’espoir et de rêve d’un monde meilleur, s’est fracassé sur la dure réalité d’un automne placé sous le double signe du reconfinement et d’un sentiment de trahison par le politique, finalement bien moins enclin à enclencher un vrai changement sociétal que ses vibrants discours du printemps pouvaient le laisser croire.
Prompt à décréter solennellement l’ouverture d’un « Grenelle de l’environnement », d’un « Ségur de la santé » o