Face à la toute-urgence écologique : la révolution verte
Un été de révélations ! Apocalypse, en grec… Des canicules insoutenables, du Canada à la Sibérie, déclenchent des incendies gigantesques. Une partie de l’Allemagne et de la Belgique est ravagée par des inondations sans précédent historique. La Turquie, la Grèce, la Kabylie partent en fumée. Puis la Chine, l’Inde, le Japon, et à nouveau la Turquie, connaissent des inondations dévastatrices. Ces « évènements extrêmes » signent le basculement du climat, annoncé depuis plus de trente ans : conséquence des émissions humaines de gaz à effet de serre. Les experts du GIEC publient leur 6e rapport le 9 août. Il annonce l’accélération de ces évènements. Mais, pour la première fois depuis leur premier rapport (1990), la réalité semble dépasser leurs pronostics. Il ne s’agit plus de mettre en garde contre des évènements extrêmes dans le futur, mais de les expliquer en direct. On ne se demande plus si la Plaine du Var ou la forêt de Fontainebleau connaîtront de pareilles catastrophes, mais quand. Pour le Var : quelques jours après. Nous sommes entrés dans la toute-urgence climatique.

Cet été d’apocalypse s’inscrit dans une catastrophe d’une immense ampleur, qui a contraint l’économie mondiale à se mettre en pause pendant un an et abandonner tous les dogmes de la rigueur monétaire et budgétaire : la pandémie de la Covid, survenue, semble-t-il, comme une de ces paniques frappant la Bourse de manière inattendue : un « cygne noir ». Et pourtant, la chronologie des avertissements est exactement la même que pour le climat. C’est en 1989 que la conférence de Washington sur les « maladies infectieuses émergentes » annonce le retour inéluctable des grandes épidémies infectieuses, conséquence de l‘érosion de la biodiversité sous l’action humaine. Nous sommes entrés dans la toute-urgence écologique.
Interrogé par un journaliste scientifique, le « chef-épidémiologiste » de la Chine rappelait qu’à côté des « cygnes noirs », il y a les « rhinocéros gris » : ils sont là, dans le salo