Supprimer ou généraliser les chaires de professeurs juniors ? Il faut choisir !
La loi de programmation de la recherche de décembre 2020 a prévu une nouvelle voie d’accès au professorat avec la création de chaires de professeurs juniors (CPJ), c’est-à-dire des postes d’au plus 2 fois 3 ans pouvant être transformés en postes de professeurs des universités ou de directeurs de recherche après une procédure d’évaluation des activités de celle ou celui qui occupe ce poste.

Avant et après la promulgation de la loi, ce dispositif a donné lieu à de nombreux échanges, souvent passionnés, entre celles ou ceux qui y voient un moyen infaillible d’attirer les meilleurs talents et de renforcer l’attractivité du système d’enseignement supérieur français et celles ou ceux qui considèrent qu’il s’agit d’un pas de plus vers le démantèlement de la fonction publique universitaire. Depuis, de premiers recrutements ont été réalisés au printemps sur des postes de CPJ, et une nouvelle vague de supports de CPJ a été attribuée : 86 à des établissements et 49 à des organismes de recherche (contre 74 et 18 en 2021).
Peut-être connaitrons-nous prochainement le nombre de candidats qui se sont présentés, les caractéristiques de celles et ceux qui ont été retenus (leur genre, leur nationalité, leurs établissements d’origine…) et les conditions de leur recrutement, mais il est de toute façon trop tôt pour faire un bilan éclairé. Plusieurs années seront nécessaires pour tirer des conclusions sur le profil des candidat.e.s à ces postes, et sur celui de celles et ceux qui sont choisis, pour savoir combien seront finalement titularisé.e.s et à quelle échéance en moyenne, quels seront les motifs de refus de titularisation et quelle proportion de ces CPJ ils concerneront, quelle sera la capacité d’insertion de ces candidat.e.s dans un environnement qui parfois ne les attend pas les bras ouverts…
À défaut de pouvoir procéder à un bilan, il est en revanche possible de comparer les CPJ avec d’autres modèles de gestion des carrières universitaires. Or, comme je l’avais constat