De la nullité du débat sur les retraites
La grande affaire de la fin 2022 et du premier semestre 2023, la bataille des retraites n’aura été ni une bataille rangée, ni une suite d’escarmouches. Pas même une course de chevaux à Longchamp pour parieurs avides de sensations. Tout juste une course à l’échalote pour savoir qui allait porter le bonnet d’âne. Et encore, car elle s’est faite en sac de pommes de terre à cloche-pied.

Il faut dire que tout est parti du mauvais pied dans tous les camps, à tous les étages.
Sur le fond, de la démographie, au-delà
Un problème général touche pratiquement tous les pays du monde, de la vieillissante Chine à la déjà vieille Europe ou future vieille Amérique du Nord. Une répartition des classes d’âge qui passe de la pyramide mexicaine avec une base très large de jeunes générations et un sommet très rétréci du fait d’une espérance de vie faible, à un parfait cylindre de population stable (autant de jeunes, que d’adultes et de vieillards) voire à une pyramide renversée très malthusienne (très peu de naissances et de plus en plus de vieux vivant de plus en plus longtemps).
Quel que soit le type de système de retraite (par répartition, par capitalisation ou mixte) vous avez un problème structurel destiné à s’aggraver toutes choses égales par ailleurs, car nul nouveau baby-boom (comme celui qui a commencé en France en 1943) ne se profile à l’horizon. Dans un système complètement par capitalisation (chacun épargnant sur son salaire ou ses revenus de quoi payer sa propre retraite) il faut mettre de côté une part croissante de son revenu immédiat pour augmenter son revenu permanent, celui qui comprend aussi le montant de sa retraite.
Dans un système par répartition où le prélèvement par cotisations retraites de la génération active sert à payer directement les retraites de la génération précédente quitte à ce que la génération suivante fasse de même (on a souvent nommé ce système le « pacte de solidarité intergénérationnelle »), le problème apparait plus directement sans les