Enseignement supérieur

Conjuguer ouverture sociale et excellence dans l’enseignement supérieur

Politiste

Un débat autour de la méritocratie en France renait chaque année face au manque criant de diversité des profils étudiants dans l’enseignement supérieur qui, malgré les politiques successives, perdure depuis vingt ans. Celui-ci a pourtant tout à gagner à accueillir des talents non pas sur le seul critère de l’excellence académique mais aussi des excellences humaine, intellectuelle et créatrice, à la hauteur des enjeux actuels et futurs de la société, de l’économie et de la démocratie.

La richesse et l’originalité d’un parcours, l’esprit critique, la détermination, la créativité, l’engagement… Autant de qualités que nous reconnaissons comme structurantes dans le récit d’une réussite professionnelle. Autant de qualités considérées comme indispensables pour relever les défis économiques et sociaux, comprendre les changements les plus inattendus, appréhender les crises.

Autant de qualités dont la pertinence et l’importance restent toutefois encore souvent à défendre en France dès lors qu’il est question de l’entrée dans l’enseignement supérieur. Et de manière exacerbée dès qu’il s’agit des filières sélectives.

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Ouverture sociale et excellence académique forment pourtant un duo gagnant. Les mots talent, potentiel, excellence gagnent à se mettre au pluriel. Bien sûr, cela exige de faire confiance à notre enseignement supérieur, à sa capacité à repérer et à révéler les potentiels, à les conduire vers l’excellence académique, à transmettre aux étudiantes et aux étudiants des connaissances et des compétences qui feront sens pour leur vie future. Les filières sélectives et les grandes écoles devraient naturellement, plus encore que les autres, partager cette conviction dont les fondements se trouvent dans la qualité des offres de formation.

Déceler les talents en devenir, valoriser les qualités extrascolaires, apprécier les capacités non académiques, c’est construire une ouverture dont tout le monde a à gagner. Ce n’est pas dévaloriser les performances scolaires dans l’enseignement secondaire. Le pluriel de talents, de potentiels, d’excellences n’est en rien incompatible avec le singulier de l’exigence intellectuelle, de l’excellence académique, de l’esprit de rigueur. Bien au contraire.

Sans pertinence

Sur quels fondements considérer que l’origine sociale, l’origine géographique ou le sexe d’un élève sont des critères pertinents pour déterminer l’accès à une grande école ou à une filière sélective ? Comment pourraient-ils permettre de mesurer de


[1] Cécile Bonneau, Pauline Charousset, Julien Grenet, Georgia Thebault, « Quelle démocratisation des grandes écoles depuis le début des années 2000 ? », Institut des politiques publiques, janvier 2021.

[2] Forum économique mondial, The Future of Jobs Report, octobre 2020.

[3] Marie-Sylvie Claude, « Et si la peinture aidait les élèves à dépasser la peur de se tromper ? », The Conversation France, 17 novembre 2020.

Agathe Cagé

Politiste

Notes

[1] Cécile Bonneau, Pauline Charousset, Julien Grenet, Georgia Thebault, « Quelle démocratisation des grandes écoles depuis le début des années 2000 ? », Institut des politiques publiques, janvier 2021.

[2] Forum économique mondial, The Future of Jobs Report, octobre 2020.

[3] Marie-Sylvie Claude, « Et si la peinture aidait les élèves à dépasser la peur de se tromper ? », The Conversation France, 17 novembre 2020.