Attentats terroristes, une descente dans le maelström
Il y a cinq ans, déjà, que les attentats du 13 novembre ont eu lieu. Et depuis, la liste des attentats perpétrés sur le territoire français n’en finit plus de s’allonger, nous donnant l’impression de glisser inexorablement vers l’abîme. Le sentiment est d’autant plus vif que le débat public à propos de ces attentats est marqué d’une profonde confusion. Les jours qui ont suivi l’assassinat de Samuel Paty l’ont encore montré. Chasse aux « islamo-gauchistes », controverse sur les rayons hallal dans les supermarchés, appel à « profiter » du moment pour faire passer en force une loi déjà retoquée par le Conseil constitutionnel, surenchère de l’extrême droite : rien ne nous est épargné, y compris de la part de membres du gouvernement.
Pourtant, il y a quatre ans tout juste, dans une interview à Mediapart quelques mois avant d’être élu président de la République, Emmanuel Macron se demandait lui-même : « La question, c’est comment on sort de ça ? On en sort d’abord en distinguant les sujets. Bien souvent, dans le débat qu’on a sur l’islam, on confond tout. La folie, c’est qu’on ravive ces débats dès qu’il y a un attentat, ça, il faut quand même le dire et le dénoncer. » Seulement voilà : il y a ce qu’on peut dire au calme, dans les locaux d’un journal parisien, et ce qu’on fait en situation, lorsque l’on se trouve en proie à une nouvelle attaque terroriste…
Les attentats sont des moments d’emballement de la vie sociale, où les émotions prennent le pas sur la raison : les esprits s’échauffent et les sensibilités comme les opinions s’exacerbent. Accentués par les chaînes d’information en continu et les réseaux sociaux, ces moments particulièrement éprouvants sont propices aux dérapages de toutes sortes comme aux instrumentalisations politiques. Idéalement, nous devrions savoir, dans ces moments-là, garder notre sang-froid et agir avec discernement – tout particulièrement lorsque l’on se trouve exercer des responsabilités publiques. Dans les faits, leur terrible ré