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Guerre en Ukraine : comment en est-on arrivé là ?

Politiste

Trois principaux facteurs expliquent le cheminement vers le conflit. Premièrement, la Russie n’a jamais accepté l’indépendance de l’Ukraine et l’idée que la Russie puisse devenir un État européen « normal ». Deuxièmement, le « dilemme de sécurité » a rendu difficile la résolution des points de vue contradictoires entre Ukraine et Russie. Troisièmement, la diffusion de la démocratie est devenue une question géopolitique.

Alors que la séparation de l’Ukraine et de la Russie en 1991 fut qualifiée de « divorce civilisé », 30 ans plus tard, la Russie entreprend une invasion majeure de son voisin. Comment en est-on arrivé là ? Et comment ce conflit régional a-t-il provoqué ce que beaucoup qualifient de nouvelle guerre froide ? Il est inévitable d’essayer d’attribuer des responsabilités, mais il est également nécessaire d’examiner aussi objectivement que possible ce qui s’est passé et la raison pour laquelle cela est advenu, même si nous savons impossible une totale objectivité. Dans mon livre Ukraine and Russia: From Civilized Divorce to Uncivil War (Cambridge, 2019), je retrace le chemin parcouru depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991 jusqu’à la guerre qui a commencé en 2014, et qui connaît à présent une escalade dramatique.

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Une grande partie de la propagande entourant le conflit consiste à tenter d’avancer des interprétations d’événements datant d’il y a des décennies, voire des siècles, pour justifier des revendications politiques en 2022. Au cœur de la discussion se trouve une question d’une simplicité trompeuse : l’Ukraine doit-elle être un État indépendant ou doit-elle faire partie de la Russie ?

Il importe de comprendre que, dès l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, une grande partie de l’élite russe a rejeté l’idée que l’Ukraine puisse, ou doive être, un État totalement indépendant. Cette insistance, qui fait suite à des siècles de pensée nationaliste russe, est antérieure à l’expansion de l’OTAN, à la guerre en Irak et aux autres mesures américaines ou occidentales qui font l’objet de tant de récriminations. La pertinence et le caractère moral des décisions de l’Occident concernant la Yougoslavie, l’Irak, l’OTAN et bien d’autres sujets méritent largement d’être examinés. Mais ils n’expliquent en rien ni ne justifient l’invasion russe de l’Ukraine.

L’Ukraine et la Russie sont entrées dans l’ère post-soviétique avec des conceptions très différentes de leur histoire commune. Pour une grande partie de l’élite ukrainienne, l’histoire de l’Ukraine est celle d’une colonie : exploitée, réprimée et brutalisée. Même si beaucoup cherchaient à maintenir des liens économiques étroits avec la Russie, le soutien à l’indépendance était très fort : lors du référendum sur l’indépendance organisé en décembre 1991, 90 % des Ukrainiens ont voté pour l’indépendance. Même à Donetsk et à Louhansk, les régions de l’est de l’Ukraine revendiquées par la Russie, le vote en faveur de l’indépendance était de 78 %. En Crimée, il était de 54 %.

La Russie, quant à elle, n’envisage pas cette histoire comme celle d’une colonisation, mais comme celle de deux « nations fraternelles », où les « petits Russes » (les Ukrainiens) sont choyés par leurs « grands frères » russes. Pendant des siècles, le mythe fondateur de la Russie a été centré sur l’affirmation selon laquelle l’empire qui s’est développé à partir de Moscou depuis le XIVe siècle était l’héritier de la Rus de Kiev, une entité antérieure, centrée à Kiev, où les Slaves orientaux avaient accepté le christianisme sous la houlette du prince Volodymyr/Vladimir le Grand en 988. En revendiquant le titre d’héritière de Kiev, la Russie légitimait le pouvoir des tsars sur la base de motifs dynastiques et religieux, et étayait leur revendication selon laquelle tout le territoire qui avait fait partie de la Kiev médiévale, ou qui était peuplé de chrétiens orthodoxes orientaux, appartenait à la Russie.

C’est ainsi que Catherine II devait justifier les découpages de la Pologne à la fin du XVIIIe siècle (découpages qui firent entrer une grande partie de l’Ukraine actuelle dans l’Empire) en disant « nous n’avons fait que prendre ce qui était à nous ». C’est cette interprétation que Vladimir Poutine invoque de plus en plus souvent pour justifier les prétentions de la Russie d’aujourd’hui.

S’exprimant juste avant l’invasion, Poutine a sévèrement critiqué Lénine pour sa décision de créer l’État soviétique sous la forme d’une fédération, ce qui a donné à l’Ukraine ses frontières de 1991. Les Ukrainiens se souviennent d’une histoire différente. À la fin de la Première Guerre mondiale, les Ukrainiens ont déclaré la formation d’une république ukrainienne, mais celle-ci a été défaite par l’Armée rouge. Alors que les Ukrainiens considèrent l’Holodomor – la grande famine, ou extermination par la faim, au cours de laquelle 4 à 5 millions d’Ukrainiens sont morts de faim en 1932-1933, pendant la campagne de collectivisation de Staline – comme un effort pour éradiquer le nationalisme ukrainien, l’historiographie russe considère cette famine comme un accident qui a également affecté la Russie et le Kazakhstan. La popularité croissante de Staline en Russie est inexplicable pour les Ukrainiens.

Tandis que deux millions d’Ukrainiens se sont battus dans l’Armée rouge contre les Allemands, un petit nombre de leurs compatriotes, cherchant à se débarrasser de la domination soviétique/russe, ont cherché à s’allier avec l’Allemagne. C’est la raison pour laquelle on accuse les Ukrainiens d’être des fascistes. Après la Seconde Guerre mondiale, les insurgés ukrainiens ont résisté à la réimposition de la domination soviétique avant d’être finalement éradiqués en 1950. Et si lors d’élections libres, les partis de droite ukrainiens obtiennent régulièrement des résultats inférieurs à 10 %, lors d’élections de plus en plus contrôlées par le gouvernement russe, l’ouvertement fasciste Parti libéral démocrate de Russie de Vladimir Jirinovski, lui, est bien représenté à la Douma russe depuis 1993.

Ce que l’Occident voyait comme une Europe gouvernée par des normes, la Russie avait tendance à considérer comme une sphère d’influence américaine en expansion.

Depuis 1991, trois facteurs importants expliquent le cheminement vers le conflit. Premièrement, la Russie n’a jamais accepté l’indépendance de l’Ukraine, et n’a jamais accepté l’idée que la Russie puisse devenir un État européen « normal ». L’insistance de la Russie à contrôler l’Ukraine et à conserver les privilèges d’une « grande puissance » en Europe est antérieure à l’expansion de l’OTAN et ne saurait donc être imputée à cette dernière. Même Boris Eltsine, considéré comme pro-occidental, insistait sur le fait que « nous devons sans faute empêcher nos trois États slaves de se diviser », tandis qu’Andreï Kozyrev affirmait que : « La politique étrangère russe doit inévitablement être de nature indépendante et affirmée […]. La Russie est prédestinée à être une grande puissance. »

L’Ukraine ne voyait pas les choses ainsi. Son premier président, Leonid Kravtchouk, avait declaré : « L’Ukraine ne partagera plus ne serait-ce qu’un pour cent de sa puissance avec quiconque. » Dès le début, la Russie a contesté l’indépendance de l’Ukraine et n’acceptait pas la vision dominante à l’Ouest en matière de sécurité européenne. Alors que l’Occident envisageait une Europe de démocraties souveraines et de frontières inviolables dans laquelle les États les plus puissants, comme l’Allemagne, limitaient volontairement leur pouvoir, en Russie, la démocratie était contestée, et la vision de l’Europe était celle des privilèges des grandes puissances et des sphères d’intérêt. Ce que l’Occident voyait comme une Europe gouvernée par des normes, la Russie avait tendance à considérer comme une sphère d’influence américaine en expansion.

Deuxièmement, après la guerre froide, le « dilemme de sécurité » – à savoir la tendance qu’ont les mesures prises par un État (ou un groupe) pour accroître sa sécurité à susciter chez les autres un sentiment de moins grande sécurité – a rendu difficile la résolution de ces points de vue contradictoires, malgré les bonnes intentions et un climat international grandement amélioré. À plusieurs reprises, les mesures de précaution prises par l’une des parties ont suscité la peur chez les autres et les ont poussées à réagir. Alors que la promotion par la Russie de l’intégration post-soviétique visait à rapprocher l’Ukraine d’elle, elle a eu l’effet inverse, incitant l’Ukraine à rechercher des liens avec l’Ouest. Le soutien de la Russie à la Serbie a inquiété l’Occident quant à ses intentions. Les États d’Europe centrale, craignant une instabilité régionale, ont cherché à adhérer à l’OTAN, mais l’expansion de l’OTAN était considérée comme une menace par la Russie. Même sans le revanchisme russe, la situation sécuritaire dans l’Europe de l’après-guerre froide était plus délicate qu’il n’y paraissait. Si cela n’explique pas la décision de faire la guerre, cela explique pourquoi la méfiance s’est accrue.

Troisièmement, la diffusion de la démocratie est devenue une question géopolitique. La démocratisation était largement considérée comme bénéfique à la fois pour les citoyens et pour la sécurité en Europe. Mais elle a fini par entrer en conflit avec les intérêts de la Russie. Les nouvelles démocraties voulaient rejoindre l’OTAN et l’UE, mais lorsqu’elles le faisaient, la Russie y voyait une menace. Des « révolutions colorées » ont renversé des autocrates potentiels dans plusieurs États, renversant des dirigeants qui étaient amis avec la Russie, menaçant Poutine lui-même. De plus en plus, la Russie voyait la démocratisation comme une arme visant à saper sa position. Ce problème a été particulièrement sévère en Ukraine, où la révolution orange de 2004 et l’« Euromaïdan » de 2013-2014 étaient susceptibles de faire basculer irrévocablement l’Ukraine vers l’Ouest et de créer un dangereux précédent pour la Russie elle-même.

Si la Russie ne devait pas être démocratique, l’Europe serait divisée entre zones démocratiques et non démocratiques. La question était de savoir où se situerait la nouvelle ligne de démarcation.

Alors que la démocratie se consolidait dans la majeure partie de l’Europe de l’Est, elle devait connaître des difficultés presque immédiatement après l’effondrement de l’Union soviétique ; les références à la « Russie de Weimar » étaient courantes. En 1993, Eltsine a déployé l’armée pour dissoudre violemment un parlement qui voulait mettre fin aux réformes et revenir à la confrontation avec l’Occident. Après l’arrivée au pouvoir de Poutine, les voix dissidentes ont été de plus en plus réduites au silence.

Alors que l’on espérait que la démocratie russe ressusciterait d’une manière ou d’une autre, un problème familier est réapparu : si la Russie ne devait pas être démocratique, l’Europe serait divisée entre zones démocratiques et non démocratiques. La question était de savoir où se situerait la nouvelle ligne de démarcation. Les efforts de l’Ukraine pour se démocratiser, et le soutien de la Russie aux dirigeants non démocratiques de ce pays, signifiaient que les luttes pour la démocratie, la géopolitique et les revendications historiques de la Russie seraient toutes contestées en Ukraine.

La Russie a attaqué l’Ukraine pour la première fois en 2014, après que le dirigeant Viktor Ianoukovytch a été chassé du pouvoir. Ce que la plupart des Ukrainiens (et la plupart des Occidentaux) ont vu comme le remplacement d’un dirigeant qui a fui le pays après avoir violemment réprimé des manifestants pacifiques, la Russie, elle (ainsi que certains en Ukraine et en Occident), a vu un coup d’État. Agissant comme si un prétendu putsch justifiait une invasion, la Russie s’est emparée de la Crimée, qu’elle revendiquait depuis longtemps. En fomentant une rébellion dans les villes de l’est et du sud de l’Ukraine, la Russie avait la possibilité de s’emparer d’un territoire plus grand encore. Mais dans la plupart de ces villes, les forces locales se sont ralliées pour vaincre les représentants de la Russie.

Ce n’est qu’à Donetsk et à Louhansk, où les forces « pro-russes » locales bénéficiaient d’un soutien direct de la Russie, que les Russes ont pu s’implanter. Lorsque l’armée ukrainienne, soutenue par des milices, était sur le point de dominer ces forces à l’été 2014, la Russie a envoyé des unités de l’armée régulière à Donetsk et à Louhansk. Cependant, lorsque les forces ukrainiennes ont été mises en déroute par l’armée russe, l’Ukraine s’est trouvée contrainte de signer le protocole de Minsk et, après un épisode similaire début 2015, l’accord de paix « Minsk II » a été signé. Cet « accord », imposé à l’Ukraine sous la menace des armes, prévoyait que l’Ukraine récupère le territoire mais en lui accordant l’autonomie.

L’accord et les pourparlers de paix qui ont suivi ont été minés par la fiction bizarre sur laquelle ils reposaient, à savoir que la Russie était un médiateur externe plutôt qu’un participant direct à la guerre. Après 2015, le conflit est resté en grande partie dans l’impasse, en dépit d’un nombre régulier de victimes le long de la « ligne de contrôle ».

Pourquoi la Russie a-t-elle décidé d’envahir l’Ukraine en 2022 ? Le processus décisionnel de Poutine n’étant pas transparent, nous ne pouvons que spéculer. À certains égards, on aurait pu croire que le temps jouait en faveur de la Russie en Ukraine : de nombreux États d’Europe occidentale étaient impatients de lever les sanctions et de reprendre les affaires avec la Russie. Plusieurs observateurs de premier plan soutenaient que l’Ukraine devait faire de nouvelles concessions sur la mise en œuvre des accords de Minsk. Le gazoduc Nordstream 2 était sur le point d’être mis en service, avec comme effet de renforcer le contrôle de la Russie sur les approvisionnements en gaz de l’Europe et de donner à l’Allemagne un intérêt économique accru dans les bonnes relations avec la Russie.

Mais l’Ukraine semblait se dérober. Le président ukrainien de 2014 à 2019, Petro Porochenko, a demandé l’indépendance (« Tomos ») de l’Église orthodoxe ukrainienne, qui était encore sous l’autorité œcuménique du Patriarcat de Moscou, très proche de Poutine. En 2019, le patriarche de Constantinople a accordé le Tomos, entamant ainsi le processus litigieux de séparation de l’Église orthodoxe d’Ukraine de la tutelle russe. Implicitement, cette séparation revenait à rejeter la notion d’une seule Église orthodoxe basée à Moscou, laquelle avait légitimé les revendications de la Russie pendant des siècles.

En outre, les Ukrainiens eux-mêmes semblaient réviser leur identité par rapport à la Russie à la suite de la guerre. Des preuves anecdotiques étayées par des enquêtes ont montré qu’un plus grand nombre d’Ukrainiens s’identifiaient comme ethniquement ukrainiens, parlaient l’ukrainien et soutenaient l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. À cet égard, les actions de la Russie à partir de 2014, comme de nombreux observateurs l’avaient prédit, ont provoqué le contraire de ce que Poutine déclarait vouloir. L’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne, dont le refus par Viktor Ianoukovytch avait été la cause des protestations en 2014, a finalement été signé, renforçant les liens avec les pays d’Europe occidentale.

Lorsque le comédien Volodymyr Zelensky a été élu président de l’Ukraine en 2019, beaucoup y ont vu une opportunité de résolution du conflit dans l’est de l’Ukraine. En effet, Zelensky annonçait vouloir mettre fin à la guerre. C’était un novice en politique qui parlait principalement le russe et avait beaucoup travaillé en Russie. Tandis que certains en Ukraine craignaient qu’il fasse trop de concessions ou qu’il soit dépassé par Poutine, les dirigeants russes espéraient sans doute pouvoir obtenir de lui le type de concessions qu’ils n’avaient pas pu obtenir de Porochenko.

Dans une première concession, Zelensky s’est dit prêt à envisager la « formule Steinmeier » pour la mise en œuvre des accords de Minsk, laquelle, selon de nombreuses personnes, concédait trop à la Russie. Les nationalistes ukrainiens ont protesté à Kiev, accusant Zelensky de « capitulation ». Mais la Russie n’a pas réagi de manière significative. Le résultat (se retrouver sanctionné au niveau national sans rien obtenir des négociations) semble avoir convaincu Zelensky que les concessions à la Russie n’étaient pas la solution. Après quoi, très peu de progrès ont été réalisés. Au point que la Russie en était venu à espérer ou s’attendait à ce que Minsk soit mis en œuvre selon ses propres conditions – lesquelles lui auraient essentiellement donné un droit de veto sur la politique étrangère de l’Ukraine. Il semblerait que cet espoir se soit évanoui dès 2021.

La position de la Russie en Ukraine a continué de s’éroder en 2021. Le gouvernement ukrainien a arrêté Viktor Medvedtchouk et l’a accusé de trahison. Medvedtchouk, dont la fille est la filleule de Poutine, est généralement considéré comme un confident de Poutine et comme son représentant de facto en Ukraine. Les autorités ukrainiennes ont également accusé plusieurs médias pro-russes d’être financés illégalement et secrètement par la Russie, avant de les fermer.

S’il y avait des raisons de penser que l’attente pouvait apporter certains avantages à la Russie, il existait aussi des signes que la position de la Russie se détériorait de manière irréversible. Il devenait manifeste que l’occupation de certaines parties de l’est de l’Ukraine ne contribuait pas à forcer les dirigeants ukrainiens à faire les concessions souhaitées. Ces derniers semblaient se comporter eux-mêmes comme si un retard était à leur avantage. Certains pensaient, par exemple, que lorsque Poutine finirait par mourir, la position de la Russie changerait. Il est possible que Poutine ait envisagé la guerre comme unique moyen d’empêcher l’Ukraine de s’éloigner davantage.

Ce conflit était-il inévitable ? Non. Et la guerre n’était certainement pas inévitable. Mais pour éviter la guerre, il aurait fallu que l’une des parties renonce à quelque chose à laquelle elle tenait beaucoup. Soit la Russie aurait dû renoncer à ses prétentions sur l’Ukraine, soit l’Ukraine aurait dû renoncer à l’indépendance acquise après des siècles de statut colonial, et l’Europe aurait dû renoncer aux normes qui y ont rendu la guerre de plus en plus impensable depuis 1945.

traduit de l’anglais par Hélène Borraz


Paul D'Anieri

Politiste, Professeur de politiques publiques et de sciences politiques à l'Université de Californie à Riverside

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