Accueil et intégration des réfugiés : l’ambivalence polonaise
Le premier accueil a été chaleureux, l’œuvre d’une population polonaise sensibilisée par les dangers de cette guerre. Elle s’est précipitée à la rencontre des foules qui s’entassaient aux postes-frontières ; des associations et beaucoup de collectivités locales ont organisé un système efficace et bénévole de prise en charge. Le gouvernement s’est montré solidaire de l’Ukraine face à la Russie, il a mis en place la directive européenne de protection temporaire débloquée le 3 mars par la Commission européenne. Une loi a été adoptée.
Chaque réfugié venant d’Ukraine a pu bénéficier rapidement, parfois en quelques heures, d’un statut protecteur pour dix-huit mois renouvelables, comprenant des aides financières, un hébergement provisoire, le droit au travail, l’accès aux services de santé, à l’école pour les enfants, un numéro de sécurité sociale et le bénéfice de nombreux services sociaux. Fin avril, plus d’un million de personnes ont déjà leur numéro. Certains bénéficient d’un accueil particulier comme par exemple les Roms ukrainiens à Bialystok, dans un centre dédié.

Deux frontières
Deux groupes font exception. Les non ukrainiens venant d’Ukraine, 258 000 selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), des étudiants ou travailleurs étrangers, des conjoints ou conjointes d’Ukrainiens (25 nationalités représentées). Ils n’obtiennent pas une protection aussi longue, seulement quinze jours renouvelables, et sont invités à rentrer dans leur pays d’origine.
Cette population a fait parfois l’objet de préjugés et de discriminations racistes à la frontière. Des associations comme celle des jeunes du Club des intellectuels catholiques (KIK) ou des mouvements de jeunes Juifs, se sont rendus à la frontière pour s’adresser particulièrement à eux. Des auberges, à Varsovie et Cracovie, ont été spécialement aménagées.
L’autre exception est héritée de la crise avec la Biélorussie cet hiver, et évolue dans une toute autre direction. On se souvient qu’Alexandre Loukac