Un facteur de progrès social sous menace – L’immigration sahélienne en France 2/2
Les reportages des médias européens sur la migration africaine en Europe sont polarisés autour de la figure du « clandestin » et s’intéressent peu à sa contribution économique, sociale et culturelle dans les pays d’accueil et pour les communautés d’origine.

De manière générale, elle est présentée davantage comme un problème à résoudre, plutôt qu’une opportunité à optimiser, tout en cherchant à en minimiser les désavantages, qui sont réels.
Ce regard des médias influence la perception du phénomène migratoire par les citoyens européens, et nourrit une vision unilatérale, en l’absence d’un contre-récit, qui aurait pu être construit par les médias africains, et la recherche. Mais les médias africains sont très faiblement dotés et il n’existe quasiment pas de recherche africaine autonome sur les migrations.
Dans les universités africaines, la migration n’existe pas comme discipline, les quelques chercheurs qui s’y intéressent s’engagent plutôt dans des équipes internationales, dont les hypothèses de recherche sont influencées par des présupposés venus d’ailleurs, ce qui n’aide guère les décideurs à développer une politique migratoire basée sur les réalités et les besoins africains. Sur le continent, seules quelques institutions développent des formations et des recherches spécialisées sur la question migratoire. Il s’agit des Centres d’études sur les migrations de l’Université américaine du Caire, de l’Université du Ghana, et de l’Université de Witwatersrand en Afrique du Sud.
En réalité, c’est toute la conception du travail dans les sociétés sahéliennes qui est orientée vers les solidarités familiales et communautaires. Qu’est ce qui donne du sens au travail ? En d’autres termes pourquoi travaille-t-on ? Pour soi-même, sa famille, sa communauté, l’entreprise ou la société ?
Même s’il y a des valeurs partagées par l’ensemble des communautés humaines, la réponse à ces questions dépend aussi des ressorts socioculturels de chaque société. En Afrique comme ailleurs