Dette écologique et algues vertes en Bretagne
Que ce soit à travers la sortie du film Les Algues vertes de Pierre Jolivet ou le déversement de tonnes d’algues vertes par Greenpeace devant la préfecture du Finistère à Quimper en juillet 2023, l’eutrophisation est de nouveau sur la scène médiatique. Sont dénoncés les scandales écologiques et sanitaires, et le développement des formes intensives d’agriculture en Bretagne.

Les marées vertes constituent une forme du phénomène d’eutrophisation des écosystèmes aquatiques. Il s’agit d’« une succession de processus biologiques enclenchés en réponse à un apport excessif de nutriments […]. Les effets les plus notables sont des proliférations de producteurs primaires (plantes aquatiques, algues, cyanobactéries), des phénomènes de toxicité ou d’anoxie (absence d’oxygène), des pertes de biodiversité » (ESCO, 2017).
Si à la fin du XIXe siècle, la préoccupation de l’eutrophisation était avant tout sanitaire (réduction des pollutions bactériennes et des nutriments), c’est en 1991 que la Directive européenne Nitrates (91/676/CEEE) instaurera les objectifs politiques (1) de réduire la pollution des eaux provoquée ou induite par les nitrates à partir de sources agricoles et (2) de prévenir toute nouvelle pollution de ce type. A la suite de cette Directive, d’autres initiatives politiques seront mises en œuvre dans la lutte contre l’eutrophisation.
Dès 2002, dans le cadre du programme PROLITTORAL, la région Bretagne, les 4 départements bretons et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne signent une charte afin d’associer et de coordonner leurs moyens dans la mise en place d’un programme de lutte contre les marées vertes. L’année 2000 voit la mise en place de la Directive cadre européenne concernant la protection des ressources en eaux (2000/60/CE) et, en 2008, de la Directive en matière de protection et de conservation du milieu marin (2008/56/CE). Et, depuis 2010, des plans régionaux de lutte contre les algues vertes (PLAV) sont développés dans le cadre de projets territoriaux.