Après nous, le déluge ? – sur Les enfants du temps de Makoto Shinkai
En France, le nom de Makoto Shinkai n’est pas forcément très connu du grand public. Il s’agit pourtant de la nouvelle superstar du cinéma d’animation japonais : son précédent film de 2016, Your Name (Kimi no na wa), a atteint au box-office nippon des sommets dont on croyait Hayao Miyazaki seul capable. Avec quasiment 19 millions d’entrées (4ème meilleur total de l’histoire du pays tous types de films confondus), il a flirté avec les résultats du Voyage de Chihiro (23 millions d’entrées et indétrônable 1er). Le film a même atteint les 250 000 entrées en France, un très bon résultat pour un film non issu des studios Ghibli et proposant une histoire originale ne relevant pas d’une licence bien implantée (Pokemon, One Piece, etc.).
Il n’en fallait pas plus pour que les comparaisons entre Makoto Shinkai et Hayao Miyazaki fleurissent dans la presse. Mais si Makoto Shinkai (46 ans) a grandi, comme toute sa génération, dans l’admiration des œuvres de son aîné (78 ans), il n’en partage au final que peu les thèmes et encore moins l’approche esthétique[1]. Il a, du reste, un parcours pour le moins non-conventionnel dans le milieu de l’animation, n’étant pas passé par les rouages habituels des grands studios. D’abord graphiste dans le jeu vidéo, il s’est fait connaître en 2002 en réalisant seul, sur son ordinateur, un court-métrage de 25 minutes, Hoshi no koe (« La Voix des étoiles »).
Suite à ce premier succès d’estime, sa société de distribution (CoMix Wave Films) décide de se muer en studio d’animation pour offrir à Shinkai, à seulement 31 ans, l’opportunité de réaliser son premier long-métrage, Kumo no mukô, Yakusoku no basho (« De l’autre côté des nuages, le lieu de la promesse »), sorti en 2004. S’ensuivront plusieurs longs et moyens-métrages, avec en particulier les extraordinaires Byôsoku Go Senchimêtoru (« 5 cm par seconde ») en 2007 et Kotonoha no niwa (« Le Jardin des mots ») en 2013, avant la consécration Your name.
Sa renommée, Makoto Shinkai la doit pou