La métaphysique au secours de l’écologie
Tout le monde sait qu’il faut changer quelque chose. Tout le monde sait même qu’il faut tout changer. Pourtant, l’urgence climatique est une urgence que l’on n’arrive pas à mettre en pratique. L’approche ciblée, technique, bureaucratique, est vouée à l’échec. Pas seulement en raison de l’impéritie de la plupart des intervenants, de la timidité des tentatives et des atermoiements souvent dus à des questions d’agenda politique (élections et réélections).
Le temps dans lequel évoluent les questions écologiques et celui qui anime la vie politique et institutionnelle n’est pas le même : leurs rythmes et leurs échelles sont incompatibles. Ce qui est à faire n’est pas populaire puisqu’il s’agit de remettre en question tout un système et les privilèges qui lui sont associés. Le niveau de confort dans lequel nous vivons nous semble naturel, alors qu’il va devoir être entièrement repensé pour faire face aux nouveaux enjeux. Ce n’est donc pas le politique qui va nous sortir du pétrin.
Avant tout, ce qui bloque c’est le système de pensée par lequel on aborde la question, c’est-à-dire la métaphysique qui structure et détermine des automatismes : ceux qui configurent a priori notre approche spontanée du monde, et organisent plus ou moins consciemment nombre de nos actions. Il nous faut mesurer que nous restons encore prisonniers la plupart du temps d’un logiciel basé sur des oppositions binaires : le sujet et l’objet, l’humanité et le monde, le bien et le mal, l’humanité et les animaux, l’intérieur et l’extérieur, nous et les autres, etc.
Le concept de métaphysique est souvent réduit à l’une de ses expressions : la métaphysique est la plupart du temps confondue avec le dualisme. Et donc identifiée avec la nécessité d’une transcendance que ce dernier induit par principe dans la conception de l’être. Si on confond métaphysique et dualisme (ou idéalisme), c’est parce que l’on emploie un mot à la place d’un autre. On pense les deux termes comme synonymes.
Bien sûr, tout du